Aucun dérapage ne devra être toléré Les marches de demain seront décisives avec un enjeu multiple du fait qu'il pourrait soit affaiblir encore plus le pouvoir, ou bien au contraire le réconforter dans sa logique. Tout dépendra bien évidemment de la mobilisation, mais aussi du...pacifisme! Le jour J, c'est demain! Ce vendredi sera des plus décisifs pour l'avenir de l'Algérie! En effet, quelques heures après la lettre du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, annonçant le report de l'élection, les appels à manifester ont envahi la Toile algérienne. Cela a d'abord commencé par les étudiants qui ont été appelés à ne pas annuler les marches prévues le lendemain (mardi, Ndlr). Le message a été reçu 5 sur 5 puisque le lendemain, ils ont envahi les quatre coins du pays. Des milliers d'étudiants sont sortis dans les rues afin d'exprimer leur désapprobation de ce qu'ils qualifient de «mandat 4++». Avocats, magistrats, enseignants et travailleurs de différentes entreprises et institutions de l'Etat leur ont emboîté le pas. Ils ont également manifesté leur rejet unanime de la prolongation du 4e mandat. Néanmoins, tous les regards sont braqués sur la marche de ce vendredi. Car, même si les étudiants et les différents corps de métier ont réussi à maintenir une pression quotidienne sur le système, seule une démonstration de force comme celle de vendredi dernier pourrait le faire plier. C'est pour cela que les appels sur les réseaux sociaux à participer à cette manifestation se sont multipliés. Le vendredi de la victoire, comme l'ont appelé les instigateurs, est d'un enjeu multiple du fait qu'il pourrait soit affaiblir encore plus le pouvoir, ou bien au contraire le réconforter dans sa logique. Tout dépendra bien évidemment de la mobilisation. Sur les réseaux sociaux qui sont la rampe de lancement de cette révolte, on espère atteindre la barre symbolique des 20 millions de manifestants. Les plus tempérés espèrent, eux, une marée humaine aussi impressionnante que celle de vendredi dernier. Si tel n'était pas le cas, cela serait aperçu comme une approbation des propositions faites par le Président Bouteflika. Le «hirak» devra donc maintenir le cap, mais pas que du nombre! Le pacifisme doit également être au rendez-vous. Comme les trois derniers vendredis, celui-ci devra être une communion entre les composantes du peuple algérien, quel que soit leur sexe, leur catégorie sociale ou leurs idéologies. Aucun dérapage ne devra être toléré, même si les manifestants commencent à perdre patience. Car, en cette période charnière, le moindre incident pourrait provoquer le pire, remettant en cause trois belles semaines qui ont ébahi le monde. C'est dans cette optique que les internautes sont en train de lancer des campagnes de sensibilisation pour «ne pas gâcher la fête». Ils insistent sur le fait d'éviter tout type de provocation, notamment en ce qui concerne le fait d'essayer d'aller vers la présidence de la République à El Mouradia. «Ça ne sert à rien. Les quelques échauffourées qu'il y a eu ces dernières semaines ont été enregistrées lorsque les manifestants ont tenté d'aller vers El Mouradia. Pour quel but? Evitez alors s'il vous plaît», est le genre de message qui circule sur la blogosphère. Des groupes de jeunes ont eux commencé à se préparer pour le grand jour.