Pour ce 9ème vendredi du Hirak, les Algériennes et les Algériens ont été encore nombreux dans la rue pour une forte mobilisation populaire, réclamant le départ du système politique en place. La démission du président du Conseil constitutionnel et son remplacement par M. Feniche, ne semble point satisfaire le mouvement citoyen déterminé à aller jusqu'au bout des restants des « B ». Les Algériens, qui manifestent, depuis le 22 février, pour exiger le départ des personnes indésirables par le hirak, se sont retrouvés de nouveau dans la rue, hier, vendredi pour un neuvième acte répondant aux appels lancés sur Facebook et par des acteurs politiques de l'opposition , « afin de maintenir la pression sur le pouvoir », lequel s'apprête à entamer des consultations politiques au plus haut niveau, conduites par le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah. Ce 9ème acte de mobilisation intervient quatre jours après le dernier discours du général Gaid Salah dans lequel il a notamment promis de protéger les manifestations pacifiques. Les manifestants se sont rassemblés à travers le territoire national, pour livrer leur réponse à toutes les offres de sortie de crise dévoilées au courant de la semaine à commencer par la démission du président du conseil constitutionnel Tayeb Belaiz et son remplacement par Feniche en passant par le message du vice-ministre de la défense nationale, Ahmed Gaid Salah jusqu'à la convocation d'une conférence de concertation par la présidence de la République pour lundi prochain. Même la violation des franchises universitaires survenues à la faculté de droit de l'université d'Alger et la sortie du porte-parole du gouvernement de Nourredine Bedoui n'ont pas été oubliées à l'occasion de cette nouvelle journée de grande mobilisation de la rue contre les tenants du maintien du système en place. Sur le plan politique, la semaine qui vient de s'écouler a été marquée par la démission du président du Conseil Constitutionnel, un des trois « B » dont la rue réclame depuis le début du mouvement de contestation le départ. Autant la démission de Tayeb Bélaiz est saluée par la classe politique et sur les réseaux sociaux, y voyant à la fois « une réponse favorable aux revendication de la rue » et « l'ouverture de nouvelles perspectives politiques », autant la nomination de son successeur, Abdelmalek Feniche, membre du Conseil Constitutionnel, issu du Conseil d'Etat, a douché la classe politique. Ce vendredi, neuvième acte de manifestations populaires à travers toute l'Algérie sera-t-il assez décisif pour marquer un passage vers une nouvelle étape politique et sortir enfin de ce bras de fer entre la rue et le pouvoir sur fond d'interrogations angoissantes alors que le mois de Ramadhan est à nos portes.