La protestation appartient au peuple Cette gronde restera, malgré toutes ses évolutions, horizontale, sans chef. Les artistes et comédiens ne sont pas, eux aussi, du reste en marge de ce bouillonnement populaire qui est, pour plus d'un artiste, à porter le très loin possible. C'est la réflexion ouverte. La décantation n'est pas pour demain. Le ton est à capitaliser pour les premiers acquis du mouvement populaire lancé depuis le 22 février dernier. Les Oranais sont en pleine besogne en se mettant d'ores et déjà sur orbite dans des concertations et réunions incessantes, ayant pour but de trouver des solutions permettant la sortie de crise. Les étudiants universitaires ont tranché la question en se constituant comme partenaire important dans ce mouvement, devant agir et réagir en fonction de l'évolution des événements, tout en ne cédant pas au mouvement de la rue. Idem pour le mouvement associatif qui met en place les premiers jalons, ayant pour objectif principal de pousser de l'avant la contestation populaire, mais en s'organisant de mieux en mieux dans un cadre structuré devant prévaloir et faire valoir les revendications populaires. Les rejoignant, les artistes et comédiens ne sont pas, eux aussi, du reste, ni en marge de ce bouillonnement populaire qui est, pour plus d'un artiste, à porter le plus loin possible. Pour les artistes, leur présence sera omniprésente dans la rue en se la réappropriant, l'occupant en organisant des rencontres directes avec la population afin de la sensibiliser sur les visions futuristes de la gronde populaire. Les syndicalistes ont, pour leur part, anticipé l'événement en se préparant pour les prochaines évolutions de la situation politique qui marque l'actualité nationale. Pour ainsi dire, pour toutes ces franges représentant la population, le ton est de s'armer de plates-formes revendicatrices à défendre en les argumentant. On ne sait pas de quoi sera fait demain. Une telle maxime trouve son terrain d'application dans une wilaya où le marasme social a fait sortir la population de son silence, revendiquant son droit à un avenir meilleur. Si les franges sociales se mettent, à titre corporatiste, dans cet élan de protestation, le vendredi est, pour toute la population, une journée réunissant toutes les catégories d'une société qui revendique, sans décolérer, ses droits: le départ du système sans verser dans l'amalgame ni dans la confusion. nEn somme, la société bouge. Elle ne reste pas les bras ballants, se contentant de marcher seulement. Autrement dit, les marches pacifiques sont maintenues, tout comme l'on songe d'ores et déjà à l'avenir du mouvement en le préparant à toutes les éventualités. Pourquoi donc agir de telle sorte en s'organisant par corporation? Ce n'est là qu'un début vers une grande organisation dans laquelle les futurs animateurs sont d'abord éligibles en se constituant en tant qu'interlocuteurs de la population pour lui rendre compte sans songer à se lancer dans un quelconque dialogue avec les tenants du pouvoir. Mais force est de constater que la protestation appartient au peuple. Ce qui laisse croire que cette gronde restera, malgré toutes ses évolutions, horizontale, sans chef, d'autant plus que des voix controversées s'élèvent d'un peu partout se revendiquant du mouvement alors que celui-ci (le mouvement, Ndlr) est encore embryonnaire.