Des manifestants étaient déjà rassemblés au centre-ville dès les premières heures de la matinée. Ils sont sortis en force, la météo clémente a permis à ceux qui n'ont pu joindre le mouvement, vendredi dernier, de le rattraper hier, en sortant en famille. Ils venaient de tous les coins de Constantine. Certains se sont déplacés même des autres communes, mieux des autres wilayas. La revendication principale n'a pas changé «non au prolongement du mandat du président de la République». Alors que beaucoup voient en l'application de l'article 102 une issue, certains pensent qu'elle vient tardivement et qu'il fallait l'appliquer en 2013. Pourtant en cette année, le peuple n'est pas sorti et les revendications pour cet article étaient timides et insignifiantes. S'agit-il d'une manipulation? Surtout que certains commencent à s'impatienter et demandent plus de sérieux dans les manifestations dans la mesure où ce pouvoir ne veut pas comprendre gentiment qu'il doit partir en même temps que le RND et le FLN. Les manifestants ont scandé d'ailleurs «ni prolongement, ni renouvellement, partez et c'est tout». Par ailleurs, les centaines de milliers, voire les millions de manifestants continuent d'exprimer leur attachement à l'ANP «Jeich Chaâb khawa khawa», mais aussi à la police «La police dielna». D'autres slogans demandent à certaines personnalités de quitter la scène politique à l'image de l'ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia, ou encore le refus de voir Bensalah prendre la tête du pays du fait qu'il fait partie du même «système», d'où la crainte des manifestants quant à l'application de l'article102. Des manifestants étaient déjà rassemblés au centre ville dès les premières heures de la matinée pour que la foule prenne une ampleur plus importante après la prière du vendredi. Des jeunes, femmes et hommes, plus vieux, des enfants avec leurs parents portant l'emblème national ont défilé sans cesse. Le centre-ville en quelques secondes était rempli de citoyens. Des bénévoles récupéraient au fur et à mesure les bouteilles d'eau et autres ordures au passage des manifestants. D'autres depuis les balcons lançaient des bouteilles d'eau aux marchants. Ces derniers ont rajouté d'autres slogans comme «Laissez-vivre en paix vous avez assez spolié le pays», ou «quilouna» autrement «laissez- nous». Pour eux il, ne s'agit plus de protester contre le «système», mais aussi «la mafia politico-financière». A Constantine comme partout dans le territoire national l'image est la même. Plus les minutes passaient, plus la foule devenait plus importante. A l'heure où nous mettions sous presse, les manifestants occupent toujours avec force le centre-ville. Et pour beaucoup il y a un nouvel article à appliquer celui de «2019».