Le parti se doit de saisir toute la portée symbolique et politique du fort taux d'abstention durant les partielles. Le Front des forces socialiste (FFS), sorti vainqueur dans les partielles du 24 novembre dernier, a écarté, encore une fois, toute idée d'alliance politique avec les autres formations présentes en Kabylie. Hier, à l'occasion d'une conférence de presse organisée au siège du parti, le premier secrétaire national, M.Ali Laskri a précisé que «le FFS demeure attaché à ses choix politiques de refus de toute alliance ou connivences aux relents tribalistes, sectaires et démagogiques». Et c'est exactement la définition que donne le FFS, à la classe politique algérienne, ce qui rend «impraticable» ni «envisageable» ce processus d'alliance, du moins pour le moment. Mais cette thèse n'est pas tout à fait exclue. «Nous continuons d'oeuvrer inlassablement au rassemblement des forces démocratiques autonomes pour une réelle représentation politique et sociale», lit-on dans le communiqué de presse. Dans le même contexte, la direction du plus vieux parti d'opposition a donné, hier, l'aval aux responsables locaux afin de procéder, à «des arrangements arithmétiques» dans l'objectif de mener à bien leur mission. «Partisan d'une gestion participative et citoyenne des affaires locales, le FFS considère que les arrangements arithmétiques indispensables pour la prise en charge des doléances citoyennes sont du ressort des instances locales du parti», souligne Laskri. En ajoutant cette précision de taille, la direction a voulu «réduire» de l'importance de cette «association conjoncturelle». C'est d'ailleurs, à juste titre, que Laskri a précisé qu'il ne fallait pas faire l'amalgame entre «l'arrangement arithmétique » qui se fait au niveau local et qui s'impose comme une nécessité, et «l'alliance politique», qui, elle, est stratégique et qui se «décide suite à un débat profond et contradictoire» Dans un autre volet, le FFS a tenté de justifié hier le fort taux d'abstention enregistré à l'occasion des élections partielles par «les défaillances administratives», mais «aussi journalistiques» de certains titres de presse privée et publique qui ont sombré dans la polémique au lieu de rapporter les messages des partis. La direction du parti a exprimé hier par la voix de MM.Laskri et Karim Tabou s'est montrée hier, très critique par rapport à la couverture médiatique de la campagne électorale. Par ailleurs, le fait est là, 2 électeurs sur 3 ont boudé l'urne. Le FFS, prenant acte de la distance induite par le désenchantement d'une bonne partie des citoyens par rapport à l'acte de voter, «se doit, reconnaît Laskri, de saisir toute la portée symbolique et politique de ce message». Promettant d'«instituer et impulser, par une démarche introspective d'audit et d'évaluation, une nouvelle stratégie organique et politique». Quels seront les contours de cette révision interne que compte entreprendre le FFS? Paradoxalement, ce parti a réaffirmé, hier, que les partielles auxquelles, il a pris part n'étaient pas essentielles. «Pour une région ayant connu des années durant une crise profonde et multiforme, qui a vécu la violence, la répression, la peur, l'insécurité, l'organisation d'une élection locale ne répond ni aux exigences de la situation ni à la nécessité de rechercher une solution politique viable et durable. Il s'agit d'une élection répressive».«Le régime, de son avis, a imposé la tenue d'élection en 2005 alors qu'il ne reste que quelques mois de mandat, dans la perspective d'anéantir le bastion des luttes démocratiques dans la région». Le FFS a tenu à réitérer les motivations qu'ils l'ont mené à cette course électorale. «Le parti se devait de relever le défi, il a décidé de participer à ce scrutin pour des raisons politiques claires» citant, dans sa lancée, la réhabilitation de la pratique politique indispensable à l'émergence d'une réelle représentation politique et sociale.Le FFS semble avoir pris la bonne décision, preuve en est «la majorité des électeurs ont délivré aux candidats du FFS un mandat de confiance qui démontre l'attachement et l'engagement irréversible de la population en faveur du combat pour la démocratie et la justice sociale». Comment expliquer la défaite du FFS dans des localités réputées des fiefs du parti? Laskri refuse d'entrer dans cette «polémique», quant à Tabou, il fait remarquer que l'Algérie a perdu des fiefs plus importants, citant Hassi Messaoud, la capitale économique et Alger, la capitale politique.