Malgré un revirement dans la position du gouvernement français, la classe politique campe toujours sur sa décision. FLN: «La France doit demander des excuses» «La France doit demander des excuses et reconnaître ses responsabilités pour que les deux pays puissent développer des relations dans la sérénité et surtout ne pas compromettre la signature du traité d'amitié», a déclaré hier le porte-parole du FLN, Boualem Bouhadja. C'est à travers ça, qu'elle déterminera sa volonté vis-à-vis de l'Algérie. Selon lui, la réaction du président français et son Premier ministre, ne suffit pas. «Je pense que le Premier ministre français a donné une vision logique et a reconnu l'erreur et cherche même une solution pour sortir son pays de cette crise.» La loi du 23 février, explique-t-il, est interne et ne concerne que les Français. Celle-ci n'a aucune conséquence sur l'histoire de l'Algérie. «Le refus de l'abrogation par le Parlement français, explique-t-il, traduit que la France officielle est toujours attachée à la France coloniale. Cette décision qui intervient à la veille de la signature du traité d'amitié, affirme-t-il, ne conforte pas la position des Français et démontre qu'ils sont contre cet accord.» MSP: «Il faut répondre par une loi qui criminalise le colonialisme» «La réponse à la décision du Parlement français sur la glorification du colonialisme doit l'être par une loi qui criminalise le colonialisme», a déclaré le porte-parole du MSP, M.Abdelmadjid Menasra, lors d'un meeting qu'il a organisé jeudi dernier à la salle Ibn Khaldoun à Alger. «Nous avons voulu bâtir des liens d'amitié et de partenariat avec la France, mais malheureusement le Parlement français refuse l'abrogation de loi du 23 février 2005», affirme-t-il d'un air agacé. Cette décision, paraît-il, n'émane pas seulement de la volonté de la majorité des parlementaires, puisque 65% des Français sont pour le maintien de cette loi. «Les déclarations du président Chirac et du Premier ministre, doivent être accompagnées par des actes», souligne M.Mokri, membre du MSP. Selon lui, le gouvernement français doit assumer ses responsabilités et réviser sa vision. RND: «Il faut abroger cette loi» «Malgré les propos du président français et de son Premier ministre, nous continuons à dénoncer et exiger l'abrogation de cette loi», a déclaré le porte-parole du RND, Miloud Chorfi. RCD: «La France doit revoir sa position» «Nous espérons que la République française va revoir sa position», a annoncé le porte-parole du RCD, Djamel Ferdjalah en réaction à la déclaration du président Chirac et son premier ministre. «La déclaration du Premier ministre est positive, nos espérons qu'elle sera suivie d'actes», a-t-il ajouté. «Ce n'est pas en glorifiant l'acte du colonialisme, précise-t-il, que nous allons assainir les relations avec l'Algérie». Pour lui, la position des parlementaires va aggraver les susceptibilités entre les deux pays.