Globalement et par rapport à cette problématique, les Algériens se divisent en deux. Ceux qui demandent un visa à la France et ceux qui lui demandent des excuses. Les premiers pour voyager ou s'installer dans un pays que tous les Algériens qualifient de plus sain, les autres pour l'exigence de la repentance des crimes de guerre. Bien sûr, ce n'est pas aussi tranché, certains peuvent demander des excuses la journée et un visa le soir, en cachette. D'autres encore se mettent à demander des excuses dès que la demande de visa est refusée, poussant parfois plus loin en s'engageant dans les jeunesses FLN à l'âge de 65 ans. D'autres enfin arrêtent publiquement de demander des excuses dès qu'ils doivent déposer leur dossier de demande de visa. Dans cette répartition très schématique, il existe pourtant deux catégories particulières. Ceux qui ne demandent rien, ni visa, parce qu'ils n'aiment pas la bureaucratie, ni excuses, parce qu'ils n'aiment pas revenir en arrière. La deuxième catégorie est celle qui demande les deux, mais naturellement. Un visa pour voyager tout en demandant des excuses au titre des sanctions de l'Histoire. Les deux positions peuvent se concilier, on peut en effet demander un visa et des excuses au même pays, tout étant dans la mentalité avec laquelle on le fait. Mais au fond, quelle est la question ? De l'avis général, il fait meilleur vivre en France, ce qui explique qu'une bonne partie des enfants de dirigeants algériens y soit installée, que le Président s'y soigne, que Zidane y gagne de l'argent et que le flux des harraga se fait d'Algérie vers la France et pas le contraire. L'Algérie aurait été envahie par le Zimbabwe et colonisée pendant 132 ans, lui aurait-il demandé des excuses ? Peut-être pas, sauf qu'en énonçant cette probabilité, on insinue que le Zimbabwe est un pays arriéré. Là, il faut bien demander des excuses au Zimbabwe.