L'état recourt encore à l'importation... Les apiculteurs ont appris à transporter leurs ruches dans d'autres régions du pays afin de produire du miel de toutes les variétés. Les producteurs de miel s'attendent à une bonne récolte. C'est du moins ce qui ressort des prévisions basées sur les conditions climatiques qui prévalent actuellement. Selon beaucoup d'apiculteurs interrogés, la production reprendra de plus belle après des années de vaches maigres. Aussi, l'on s'attend à ce que la production impacte les prix appliqués sur le marché local mal organisé. Abordés, beaucoup de producteurs exprimaient leurs espoirs de voir la production en nette hausse cette année. Le climat aidant, les apiculteurs s'attendent donc à voir les résultats de la modernisation de la filière enclenchée, il y a plusieurs années. C'est en effet, au sein de leur association que ces derniers ont pu acquérir un grand savoir-faire dans la production du miel et le traitement de la ruche. Aujourd'hui le climat, qui joue un grand rôle, semble donc être favorable. En fait, la technique utilisée pour parer aux mauvaises conditions climatiques les années précédentes n'est rien d'autre que la transhumance. Les apiculteurs ont appris à transporter leurs ruches dans d'autres régions du pays, afin de produire du miel de toutes les variétés. La méthode a également permis de contourner les maladies de la ruche, causées généralement par les mauvaises conditions climatiques. Une technique utilisée dans les pays les plus développés qui produisent les meilleurs miels du monde. Parallèlement à l'apprentissage par les formations à cette technique, les apiculteurs ont appris à traiter les abeilles et les ruches avec des techniques modernes, ce qui leur a permis d'augmenter la production, n'était-ce le climat. Des conditions climatiques qui ont dramatiquement baissé la production. Dans des conditions normales, une ruche, affirme un apiculteur, peut donner jusqu'à 40 kilogrammes de miel. Mais dans les conditions actuelles, les apiculteurs ne peuvent en tirer que quelque 5 kilogrammes au maximum. Par ailleurs, il est à noter que la filière n'est pas la seule à connaître des difficultés dans la wilaya de Tizi Ouzou. La cerise, un fruit produit à profusion dans les montagnes, a carrément été décimée par la maladie telles les mouches des cerisiers. Les efforts des services agricoles ont pu sauver une partie et en planter une autre, mais les dégâts restent encore visibles. Jusqu'à aujourd'hui, ce fruit reste très cher et souvent vendu dans des conditions d'hygiène non conformes. Mais, en fait, le plus grand problème dont souffrent toutes les filières, c'est l'absence de circuits commerciaux à travers le territoire national. La production de ces fruits se heurte à l'impossibilité d'intégrer des marchés, seule manière d'assurer la vie des filières productrices et leur développement. Après plusieurs décennies passées dans cette anarchie, les pouvoirs publics ont commencé à lancer une large réflexion pour l'organisation du marché du produit du terroir. Pour les producteurs, toutes filières confondues, l'existence d'un circuit commercial national est un préalable pour aller vers l'international. L'organisation du marché national et l'autosuffisance conditionnent la volonté d'exporter les produits. Pour beaucoup d'experts, il est vain de chercher à exporter alors que pour la consommation nationale, l'état recourt encore à l'importation.