La loi controversée du 23 février 2005 continue de faire des vagues en Hexagone. Après la montée au créneau du Parti socialiste qui avait demandé, en vain, l'abrogation de l'article 4 de la loi, le rejet de l'assemblée de ladite proposition et la polémique qui s'en est suivie, c'est au tour de l'UDF de François Bayrou de rejeter la loi de la honte. En effet, le président de cette formation du centre droit, a jugé, hier, inéluctable l'abrogation de l'article 4 de la loi du 23 février glorifiant le colonialisme. Dans une déclaration à la radio Europe 1, le président de l'UDF a estimé que «la réflexion» de la mission pluraliste sur l'action parlementaire dans le domaine de l'histoire, telle qu'annoncée vendredi par le président français, M.Jacques Chirac, va «aller vite et conclura inéluctablement que le rôle d'un Parlement et celui de la loi en matière d'histoire doivent se limiter avec beaucoup de prudence aux faits qui sont admis par la conscience collective». Il a estimé que cette mission «sert à enlever une épine du pied du gouvernement et de la majorité parce qu'ils ont fait une bêtise et ils le savent, et à préparer la conclusion qui sera que le Parlement ne doit pas faire l'histoire sauf quand il y a unanimité nationale». François Bayrou notera par ailleurs, que «chaque fois qu'on (mélange) les genres, entre la politique et l'histoire, la politique et la religion, on (fait) des bêtises». Pour lui, «un peu plus tôt ou un peu plus tard, l'abrogation est inéluctable». A noter que la déclaration du président Chirac sur la loi du 23 février 2005 a continué samedi à susciter des réactions dont celle du ministre français délégué au Tourisme, M.Léon Bertrand, qui a estimé que la proposition du chef de l'Etat français est une «initiative forte» qui «réconcilie les Français avec leur mémoire, en soulignant qu'il n'y a pas d'histoire officielle et que ce n'est pas au Parlement d'écrire l'histoire». Selon lui, «le bon sens doit l'emporter sur la polémique, dans le respect de l'identité et de la mémoire de chacun». Il reste que pour les observateurs les plus au fait de la scène politique française, les dernières réactions de Jacques Chirac et de son Premier ministre Dominique De Villepin, sont un coup sévère asséné à Nicolas Sarkozy. A deux années de la présidentielle tous les coups sont permis.