Au moins treize civils ont été tués hier dans des bombardements dans le nord-ouest de la Syrie, en grande partie provenant des forces armées syriennes sur des secteurs tenus par des factions terroristes, a indiqué une ONG. Neuf civils ont péri dans ces bombardements dans des secteurs de la province d'Idlib dominée par de multiples groupes terroristes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Quatre autres ont été tués dans des bombardements d'insurgés islamistes contre la ville de Masyaf, contrôlée par le gouvernement syrien, dans la province adjacente de Hama. L'agence officielle syrienne Sana a rapporté qu'une roquette avait frappé un hôpital de cette ville, tuant des membres du personnel médical. Ce n'est pas la première fois que les terroristes s'en prennent à des hôpitaux ou à des écoles, sans compter les attaques systématiques des positions de l'armée syrienne et de ses alliés russe et Hezbollah. La province d'Idlib et des secteurs des provinces voisines de Hama, Alep et Lattaquié échappent encore au contrôle de Damas. Dominée par l'organisation terroriste Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex Al Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda), cette région avait fait l'objet en septembre dernier d'un accord entre la Turquie, qui appuie les groupes fondamentalistes rebelles, et Moscou, allié indéfectible du gouvernement syrien, accord qui a eu pour effet de reporter une vaste offensive de l'Armée arabe syrienne prête à éliminer toute présence terroriste dans la province d'Idlib. L'accord visait officiellement à créer une «zone démilitarisée» séparant les secteurs insurgés des zones gouvernementales attenantes, mais il n'a été que partiellement appliqué face au refus des factions terroristes de se retirer de la future zone tampon. Depuis la conclusion de cet accord russo-turc, demeuré inachevé, les groupes terroristes et plus particulièrement Hayat Tahrir al Cham, n'ont pas cessé de mener des frappes contre les positions des forces gouvernementales, allant jusqu'à cibler les provinces limitrophes de celle d'Idlib, comme Alep. D'abord sporadiques, ces provocations se sont intensifiés à partir de février avec comme effet prévisible la riposte immédiate de l'armée syrienne.