Actuellement, plus de la moitié de la province est sous le contrôle de Hayat Tahrir al-Cham (HTS), nouveau nom de Fateh al Cham, l'organisation dominée par l'ex-branche d'Al-Qaïda. D'importants groupes rebelles islamistes y sont aussi présents. La province d'Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, est l'ultime grand bastion insurgé et terroriste du pays, et à ce titre dans le viseur du régime syrien, déterminé à reconquérir l'ensemble du territoire. C'est dans cette province, largement dominée par les terroristes, que le régime a envoyé des dizaines de milliers de rebelles et civils, après leur évacuation d'autres bastions insurgés repris au terme de sièges et d'assauts dévastateurs. La province d'Idlib a une importance stratégique: elle est située à la frontière avec la Turquie, parrain des rebelles, et près de la province côtière de Lattaquié. Avant la guerre déclenchée en 2011, la majorité des habitants travaillaient dans l'agriculture. En mars 2015, l'Armée de la Conquête (Jaich al-Fatah), une coalition composée de groupes rebelles islamistes et terroristes comme le Front al-Nosra (ex-branche syrienne d'Al-Qaïda), s'empare de la ville d'Idlib, chef-lieu de la province. Actuellement, plus de la moitié de la province est sous le contrôle de Hayat Tahrir al-Cham (HTS), nouveau nom de Fateh al Cham, l'organisation dominée par l'ex-branche d'Al-Qaïda. D'importants groupes rebelles islamistes y sont aussi présents. En février, les groupes Ahrar al-Cham et Noureddine al-Zinki, qui contrôlent des zones à la frontière des provinces d'Idlib et d'Alep, ont fusionné. Le 1er août, quatre autres factions rebelles se sont jointes à cette alliance pour former, à l'instigation d'Ankara, le Front national de libération (FNL). En décembre 2017, Damas lance une opération contre le sud-est de la province d'Idlib, qui leur permet de reprendre des dizaines de villages et localités, ainsi que l'aéroport militaire d'Abou Douhour. «Idlib est désormais notre but, mais ce n'est pas le seul», déclare fin juillet M. Assad. Aujourd'hui, quelque trois millions de personnes, dont la moitié sont des déplacés, vivent dans la province d'Idlib et les poches insurgées des régions voisines de Hama, Alep ou encore Lattaquié, selon l'ONU. Des troupes turques sont par ailleurs stationnées dans des postes d'observation de la région d'Idlib. Le 17 septembre, les présidents russe Vladimir Poutine et turc Recep Tayyip Erdogan se sont mis d'accord pour créer une «zone démilitarisée» sous contrôle russo-turc. Les groupes rebelles avaient 15 jours pour retirer leur artillerie lourde des secteurs qui doivent former la future zone tampon. Mais l'échéance du retrait des terroristes de ces mêmes secteurs avant le 15 octobre n'a pas été respectée. Moscou et Damas ont depuis accordé un délai supplémentaire aux groupes terroristes.