Un responsable de l'Office national des droits d'auteur (Onda) a révélé, hier, lors d'un séminaire sur la propriété intellectuelle, qu'en septembre 2005, il a été enregistré 250.000 produits contrefaits entre CD, DVD, K7, etc. Ces pratiques, selon le responsable, sont de plus en plus fréquentes. «En 2003, nous avons enregistré 56.000 produits contrefaits, ce chiffre a augmenté en 2004 pour atteindre les 200.000. Pour cette année, c'est encore plus alarmant du moment qu'on a atteint les 250.000 de janvier à septembre», ajoute notre interlocuteur. Ce chiffre a été obtenu grâce à des interventions de cet organisme, menées au niveau des marchés informels. «Nos 45 agents ont mené, rien que pour cette année, 258 opérations de vérification. Nous intervenons essentiellement au niveau des marchés informels, mais cela nous a coûté 55 agressions», dit-il. Pour sa part, la directrice générale de l'Institut national algérien de la propriété industrielle (Inapi), Melle Kadri a indiqué que depuis 1966, l'Inapi a enquêté sur 45 affaires en justice concernant des litiges en matière de marque et des décisions de justice ont été prononcées. «Il reste, toutefois 68 litiges non encore traités au niveau de la justice» indique-t-elle. Interrogée sur la nature des produits les plus contrefaits, notre interlocutrice sans hésitation nous lance: «Ils sont connus, il s'agit des cosmétiques, vêtements, chaussures et l'électronique tels les téléviseurs et les démodulateurs». Pour ce qui est des chiffres des produits «reproduits» «frauduleusement», Melle Kadri dit ne pas les avoir. Elle plaide, par ailleurs, pour l'instauration d'une culture de la propriété intellectuelle et ce, à travers la sensibilisation au niveau des écoles et des médias, etc. Pour sa part, M.Mahmoud Khoudri, ministre de l'Industrie, a évoqué l'insuffisance de textes de lois relatifs à ce domaine. «Les instruments juridiques qui ont été adoptés dans ce domaine n'ont pas pour autant permis d'éviter l'émergence de la contrefaçon et du piratage dans le domaine de l'informatique à la faveur du développement des nouvelles technologies de la communication telles que l'Internet, de la mondialisation du commerce et de l'ouverture des marchés», indique-t-il. Dans ce sillage, le ministre révèle que des dossiers de la contrefaçon sont actuellement à l'étude au niveau du gouvernement. Pour remédier à ce genre de pratiques ou du moins diminuer de leur intensité, M.Khoudri indique que de nouvelles formes d'harmonisation dans le domaine de la protection intellectuelle ont été développées grâce à l'accord sur les aspects de propriété intellectuelle liés au commerce, dans le cadre de l'OMC. S'agissant des industries pharmaceutiques qui connaissent le même phénomène dans la fabrication des médicaments génériques, ce délai est prorogé au 1er janvier 2016 et ce, ajoute le ministre, en raison de leur caractère vital et à leur dimension humaine. Il y a lieu de rappeler, enfin que cette année on a enregistré 200 projets inventions lesquels ont été exposés lors d'un salon à Ouargla.