img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P190410-11.jpg" alt="Les étudiants continuent leur " insurrection"!" / Le bruit des matraques sur les boucliers, que l'on n'avait pas entendu depuis bien longtemps, a retenti! Ce qui a sonné comme la fin de la «passivité» policière, mais pas celle du pacifisme et de la détermination des manifestants... La mobilisation estudiantine ne faiblit pas! Comme chaque mardi, depuis sept semaines, des milliers d'étudiants ont marché à travers le pays. Mais hier, l'occasion était des plus particulières, car le Parlement élisait un chef d'Etat intérimaire. Les étudiants rassemblés, dès les premières heures de la matinée, au niveau de l'université d'Alger Benyoucef-Benkhedda (Fac centrale) ainsi que quelques artères de la capitale avaient les yeux rivés sur leurs smartphones en expectative d'informations venant du Palais des nations (Club des pins). On croirait qu'ils attendent les résultats du bac! Il est 10 h 44 quand la nouvelle tombe tel un couperet: Bensalah est le nouveau chef de l'Etat! «Ils l'ont fait!», réagissent ces jeunes avec beaucoup de déception. Leur réaction ne se fait pas attendre puisque quelques minutes après ils se déversent dans les rues d'Alger criant: «Bensalah dégage!». Les forces de l'ordre présentes en masse ne font pas preuve de la «passivité» habituelle en tentant de repousser ces jeunes filles et ces jeunes hommes qui voulaient marcher de la Grande Poste vers la place Maurice-Audin en passant par le fameux «Ghar Hirak» (tunnel des Facultés, Ndlr). La détermination des étudiants est plus forte puisqu'ils arrivent à briser le cordon de sécurité, composé de policiers. On voit alors leurs chefs les «tancer» en leur donnant l'ordre de faire évacuer les rues d'Alger. Le bruit des matraques sur les boucliers, que l'on n'avait pas entendu depuis bien longtemps, a retenti! Ce qui a sonné comme la fin de la communion entre forces de l'ordre et Algériens! Les «silmiya», «silmiya» (pacifique) ou les «khawa, khawa» ne faisaient plus d'effet! Les bombes lacrymogènes et canons à eau ont été sortis pour «réprimer» ces jeunes qui ne dépassent pas les 25 ans d'âge. Une vague d'arrestations de ceux identifiés comme étant des meneurs s'en est suivies! Malgré la violence subie, les manifestants sont restés calmes, mais surtout déterminés. La répression policière ne les a aucunement découragés puisqu'après que la nouvelle circulé à Alger, d'autres étudiants ont afflué. Ils se sont regroupés au niveau de la Grande-Poste recouvrant toute l'esplanade de ce monument où est en train de s'écrire une autre page de l'histoire du pays. On a assisté à une démonstration de force où ils ont crié d'une seule voix et des slogans hostiles au pouvoir avec comme ligne de mire les «3B» (Bensalah, Bedoui et Belaïz). Le nouveau gouvernement et le chef-d'état major de l'ANP n'ont pas été épargnés. Ainsi, les «Pouvoir dégage» «Enlevez nous les 3B», «Algérie libre, démocratique» «L'Algérie est notre pays et nous ferons ce que nous voulons»... résonnaient sous le beau ciel d'Alger. Cette nouvelle réaction des forces de l'ordre avec les marcheurs confirme les informations qui circulaient depuis le début de la semaine concernant l'interdiction des marches à Alger mis à part la «kermesse» du vendredi. Qu'est-ce qui a changé depuis la semaine dernière, pour qu'une telle violence soit exercée et pratiquée sur des étudiants pacifiques? Comment la rue va-t-elle réagir par rapport à cette nouvelle donne que beaucoup qualifient de provocation, au même titre que l'élection de Bensalah?. Les étudiants ont donc donné la première réponse de la rue, le rendez-vous est pris pour vendredi prochain...