On veut un changement total C'est dit d'une manière claire et franche: le chef d'état-major a apporté un soutien sans équivoque au nouveau chef de l'Etat par intérim qu'ont désigné mardi dernier, les députés et sénateurs de l'Alliance présidentielle. Impliquée par défaut dans le processus de transition, l'institution militaire ne cache pas son soutien à la désignation de Abdelkader Bensalah à la tête de l'Etat comme le stipule bien l'article 102 de la Constitution âprement défendu par l'armée. C'est dit sans détour, l'armée est avec la démarche de Bensalah. Dans une allocution prononcée lors de la 3e journée de sa visite à la 2ème Région militaire, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah a affirmé que l'ANP accompagnera la période de transition. «Cette phase historique charnière et cruciale requiert, voire impose à l'ensemble des enfants du peuple algérien (...) de prendre en considération que la conduite de la période de transition nécessite un ensemble de mécanismes dont la mise en oeuvre doit s'effectuer conformément à la Constitution», a souligné Gaïd Salah. La Constitution stipule en effet que le président du Conseil de la nation que choisit le Parlement avec ses deux chambres, après le constat de la vacance, assume la charge de chef de l'Etat pour une durée de trois mois, avec des prérogatives limitées, jusqu'à l'élection du nouveau président de la République. Le quitus de Gaïd Salah pour le chef de l'Etat ne souffre d'aucune ambiguïté quand il promet que l'armée accompagnera le processus de transition. «Je voudrais confirmer, dans ce contexte, que la période de transition destinée à la préparation de l'élection présidentielle, se fera avec l'accompagnement de l'Armée nationale populaire», a tranché le chef d'état-major ajoutant que son institution «veillera au suivi de cette phase, au regard de la confiance réciproque entre le peuple et son armée, dans un climat de sérénité et dans le strict respect des règles de transparence et d'intégrité et des lois de la République». Le soutien que lui témoigne l'institution militaire est capitale pour le nouveau chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, qui s'est engagé, mardi dernier à mettre en place, en concertation avec la classe politique et civile citoyenne, «une institution nationale collégiale, souveraine dans ses décisions, à laquelle sera dévolue la mission de réunir les conditions nécessaires de préparation et d'organisation d'élections nationales honnêtes et transparentes». Gaïd Salah ne s'est pas contenté de valider la démarche de Abdelkader Bensalah, mais il lui sécurise le terrain en mettant en garde «certaines voix, soutenues par l'étranger, qui veulent s'imposer comme représentants du mouvement populaire et qui veulent déstabiliser le pays 'à travers des slogans irréalisables''».