Le Couperet de Costa Gavras inaugurera ce soir cet événement à El Mougar à partir de 19h30. Deux films, deux registres différents, deux styles cinématographiques. Le premier intitulé le Cactus de Gérard et Michel Munz, l'autre a pour nom Zaïna, cavalière de l'Atlas, et réalisé par Bourlem Guerdjou. Si l'un se veut une nouvelle comédie des scénaristes de la Vérité si je mens !, le second est plutôt un conte, un western intemporel qui jette une réflexion sur les traditions ancestrales et la culture d'un pays, le Maroc. Dans le Cactus, Sami a un problème : il est hypocondriaque. Patrick, lui, a aussi un problème : Sami. Ce dernier lui a sauvé la vie alors qu'ils étaient enfants, et depuis, Patrick ne peut lui refuser son amitié. A la suite d'un quiproquo chez son radiologue, Sami est persuadé de n'avoir plus que trois mois à vivre. Patrick et Justine, sa fiancée, décident de l'accompagner dans cette épreuve dont hélas, ils ne mesurent pas la portée destructrice. Car n'ayant plus rien à perdre, Sami sème dans sa vie et celle de ses bienfaiteurs un désordre redoutable. Il est amoureux de Justine et n'a plus peur pour lui déclarer sa flamme. Le couple disloqué, Patrick comprend qu'il est la source des malheurs de son ami Sami, part avec lui en Inde à la recherche d'un remède miracle qu'il pense trouver chez ce professeur indien découvert dans un livre... En voyage, les aventures commencent... Alors que la santé de l'un s'améliore, l'autre multiplie les bobos et tombe malade... Le film met en scène Pascal Elbé et Clovis Cornillac, un duo d'amis renversant, sans oublier, l'inimitable Pierre Richard. On rigole en regardant ce film haut en couleur et en divertissement. L'autre film, tourné vers le mélodrame, décrit la vie tragique de cette fille ballottée à travers les somptueux paysages de l'Atlas qui mènent à Marrakech. Pour échapper au puissant Omar, responsable de la mort de Selma, la mère de Zaïna, celle-ci décide de suivre son père qui mène les pur-sang de sa tribu à la grande course de l'Agdal. Son père Mustapha avait répudié sa mère car s'étant déguisée jadis en homme et gagna une des courses de chevaux. Durant ce long et périlleux voyage au coeur de l'Atlas, père et fille vont apprendre à se connaître, à s'apprivoiser, à s'aimer... A propos de Zaïna, le réalisateur affirme: «Je voulais donner un côté charismatique à ce personnage». Malgré ce que lui coûte le deuil de sa mère, Zaïna va mener à bien son propre destin, et acquérir sa liberté. Elle est toujours prête à se rebeller. Elle a une grande force intérieure. Son parcours, c'est aussi l'image de l'émancipation d'une femme. Elle symbolise ces femmes arabes qui ont l'audace de se révolter pour faire changer l'état des choses. Fluide et rehaussée par une belle musique signée Cyril Morin, Zaïna, cavalière de l'Atlas est un conte qui mêle les galops de chevaux à des tableaux pittoresques et naturels superbement tournés même si d'aucuns y voient de la simple description exotique. Copro-duction franco-allemande, ce film a nécessité onze semaines dans l'Atlas. La scénariste Juliette Sales évoque la genèse du projet, l'idée de Zaïna est née du désir d'un conte, avec comme éléments de base : un homme, un enfant et l'Orient. On s'est inspiré des «Mille et une nuits». Zaïna, cavalière de l'Atlas est le deuxième long métrage de Bourlem Guerdjou après le très remarqué Vivre au paradis (1999) qui portait sur la condition des immigrés algériens dans le bidonville. Distribué en Algérie par Cirta Films, Zaïna, cavalière de l'Atlas sera projeté jeudi à 15h30 à la salle El Mougar dans le cadre du 1er festival français d'Alger. Le Cactus sera projeté pour sa part à 18h, toujours dans le cadre de ce même festival où vous êtes tous conviés. Le prix du billet est fixé à 100 DA.