Animation n Alger abritera, du 14 au 16 décembre, les journées du film français. A l?affiche de cette manifestation, cinq productions, toutes récentes : Le Couperet de Costa Gavras, Camping à la ferme de Jean-Pierre Sinapi, Zaïna, cavalière de l?Atlas de Bourlem Guredjou, Le Cactus de Gérard Bitton et Michel Munz, et enfin Kirikou et les bêtes sauvages de Michel Ocelot et Bénédicte Galup. Ce long-métrage est un film d?animation. Après Kirikou et la sorcière, un film qui a connu un ébouriffant et franc succès aussi bien auprès des enfants que des adultes et a été couronné par 32 prix internationaux, Kirikou et les bêtes sauvages sera projeté, en avant-première, le 16 décembre. Kirikou, personnage central de l?histoire, est un jeune enfant africain qui entame un voyage initiatique et entre ainsi dans le monde des adultes. La particularité de ce film, c?est qu?il a connu un itinéraire singulier sur le plan artistique : conçu à Angoulême, dans l'ouest de la France, il a été dessiné au Vietnam (Saigon). «Imaginez un peu : des Français ont demandé à des Vietnamiens de dessiner l'Afrique, un continent sur lequel chacun avait un imaginaire différent», souligne Olivier Reynal, superviseur de l'animation au Vietnam pour la maison de production Les Armateurs. «L'animation de Kirikou fut une véritable aventure pour la cinquantaine d'employés qui ont travaillé sur ce projet», se souvient Christine Gamonal, directrice générale d'Armada TMT. Le studio est plus habitué à dessiner pour la télévision et il a fallu, pour les techniciens vietnamiens, découvrir la précision, l'exigence d?une certaine conception du détail. «C'était notre premier long-métrage et nous n'avions jamais été confrontés à une telle exigence dans le dessin», raconte Nguyen Thanh Liem, nommé chef animateur en cours de production. Dessiner l'Afrique a été également une première pour l'équipe, qui n'avait par exemple jamais vu de hyène ni d'autruche. «Nous avons donc regardé des documentaires télévisés et des livres sur la culture et la faune africaines», se rappelle Huynh Cong Van, animateur sur le film. Des femmes, torse nu, portant haut des seins généreux, un héros minuscule au ventre rond et au dos cambré : les personnages de Kirikou sont loin de la physionomie vietnamienne. «Au début, nous avons trouvé ces corps étranges. Puis nous y avons décelé une grâce magnifique», raconte Liem. Kirikou et les bêtes sauvages sortira mercredi prochain en France, en Belgique et en Suisse. Il sera diffusé dans près de 50 pays en Europe, Afrique, Amérique et Asie.