Depuis le départ de Ahmed Ouyahia de la tête du gouvernement, le 11 mars dernier, la fronde ne cesse de s'accentuer au RND où l'on règle désormais les affaires à couteaux tirés. L'ennemi de mon ennemi ne peut être que mon ami. C'est une implacable logique mathématique qui guide le duo Belkacem Mellah et Seddik Chiheb pour se liguer contre Ahmed Ouyahia. Le chef de file du mouvement de contestation au sein du RND, Belkacem Mellah, vient de faire un appel du pied pour l'alliance avec l'autre contestataire Seddik Chiheb. Objectif tracé, avoué et assumé: faire partir du RND l'inamovible Ahmed Ouyahia. «Je suis d'accord avec Chiheb sur une seule chose: «on doit militer ensemble pour le départ de Ouyahia», affirme Mellah expliquant que lui et Chiheb «sont sur la même longueur d'onde et quand on ira au congrès extraordinaire, chacun défendra ses idées». Par le passé, Mellah avait demandé le départ du bureau national dont faisait partie Chiheb, mais depuis quelques jours la donne a changé. «Nous n'avons aucun problème avec Chiheb, même si notre demande est le départ du bureau national dont il est membre», assure Mellah rappelant que «Chiheb est un militant avec nous depuis 1997. Nous ne sommes pas pour l'exclusion des militants. Nous divergeons avec lui sur certains points, mais on converge sur l'essentiel, à savoir le départ de Ouyahia». Depuis le début du mouvement populaire et le départ de Ahmed Ouyahia de la tête du gouvernement, le 11 mars dernier, la fronde ne cesse de s'accentuer au RND où l'on règle, désormais, les affaires à couteaux tirés. Mellah a été le premier à dégainer contre Ouyahia qu'il a accusé le 20 mars dernier, d'avoir opéré une purge au sein du parti en «écartant les membres fondateurs» et d'avoir ouvert la porte à des non-militants. «Il est regrettable qu'aucun membre fondateur du parti ne soit resté. Les membres ont tous été écartés et marginalisés, remplacés par des fonctionnaires politiques. Des anciens ministres comme Chérif Abbas, Benbouzid, Yahia Guidoum, Derrouaz ont été éloignés», a lancé Mellah sur TSA ajourant que «le RND a été loué à ceux qui ont de l'argent, venus pour leurs intérêts personnels uniquement. Aujourd'hui, je dis aux fondateurs que le RND ne mourra pas». A cette salve, s'est jointe celle de l'ex-porte-parole Chiheb qui, lui, aussi n'a pas ménagé Ouyahia. Réagissant, ce dernier a décidé, de mettre fin, le 8 avril dernier, aux fonctions de Chiheb, en tant que porte-parole officiel du parti et secrétaire du bureau RND de la wilaya d'Alger, et de geler ses activités au niveau du bureau national. Lors d'une réunion du bureau national du RND, le SG du parti a pris une série de décisions, dont «la fin de fonctions de Chiheb, en tant que porte-parole officiel du parti, dans l'attente de la nomination d'un nouveau porte-parole», indique un communiqué rendu public sur le site électronique du parti.