L'élan du mouvement populaire s'est renforcé Ce sont les prémices de la dissidence citoyenne qui consiste à rejeter la situation de fait accompli imposée par ceux qui veulent faire perdurer le système en place et ses symboles. La situation politique n'arrive pas à se débloquer, le processus de changement à la mobilisation populaire enclenchée par le mouvement historique du 22 février ne s'estompent pas. Les deux parallèles se maintiennent telle une ambivalence avec comme résultat un antagonisme où la démarcation et la décantation tardent à s'esquisser sous forme d'issue salvatrice comme cela est revendiqué par le peuple qui n'aspire qu'au changement du régime mordicus. Les tenants du statu quo préfèrent jouer les Cassandre et ne pas se soucier outre mesure de l'intérêt supérieur du pays, le peuple quant à lui, n'a rien à perdre, il a tout à gagner via sa mobilisation héroïque qui ne faiblit pas, bien au contraire, elle connaît de plus en plus d'élargissement et de consolidation. L'élan du mouvement populaire s'est renforcé par le ralliement des corporations de poids telles que le mouvement estudiantin, la confédération des syndicats autonomes, les avocats et les magistrats. La dynamique du rejet du système s'est transformée en une espèce de révolution qui a embrassé tous les horizons de la société en mouvement. Cette dynamique montre une démarcation et un engagement irréversible de ses corporations à s'inscrire dans le giron du mouvement populaire et faire des appels et des revendications du peuple qui s'arc-boutent sur le leitmotiv de départ du régime et ses symboles son fer de lance. L'une des corporations qui vient de se démarquer d'une manière on ne peut plus claire, c'est bien la corporation des magistrats, elle a fait preuve d'un engagement et de mobilisation jamais observée par ce corps depuis l'indépendance du pays. Le Club des magistrats a affiché clairement et nettement sa position qui consiste à être en synergie et en adéquation avec les revendications de la majorité du peuple qui se reconnaît dans la dynamique populaire du 22 février qui exige le départ du système tous azimuts et permettre au pays de se doter d'une transition l'amenant vers la consécration de la souveraineté populaire en toute liberté et démocratie. La manifestation des magistrats sous la bannière de leur club se veut comme une réponse cinglante aux tenants du statu quo qui visent le maintien d'un processus avec un Code électoral vieillot et désuet de par l'attrait inhérent à cette nature du système en place voué aux gémonies par l'ensemble du peuple qui exprime son rejet chaque vendredi à travers des marches imposantes et massives jamais observées de par l'histoire indépendante de l'Algérie. L'entêtement du personnel politique au pouvoir d'aller vers un processus électoral sur la base d'une Constitution piétinée et souillée par les mêmes protagonistes qui veulent aujourd'hui maintenir le statu quo et d'entreprendre des mesures pour sa réhabilitation via une élection présidentielle comme cela a été annoncé officiellement pour le 4 juillet de l'année en cours. La démarche «biscornue» qui veut que le changement doit se faire dans cette logique qui est le reflet de l'impasse actuelle et qui est la source même du déclenchement du mouvement populaire qui ne cesse d'exprimer haut et au fort son rejet du statu quo et les symboles qui incarnent le système qui a mené le pays vers l'impasse et le blocage politique et institutionnel, ne peut résister à la mobilisation des millions d'Algériens et d'Algériennes qui ne reculent pas face aux manipulations qui se font contre sa volonté pour maintenir un système qui a atteint son stade de décomposition et de disqualification. Les magistrats viennent par leur position historique et inédite d'exprimer leur rejet total d'adhérer à cette «mascarade électorale» en rejetant d'emblée de superviser l'élection présidentielle avec les mêmes mécanismes en vigueur. Ils sont allés loin en affichant leur positionnement net aux côtés du peuple qui est la source de toute souveraineté et qui est au-dessus de la Loi fondamentale même. Dans le même sillage du rejet de participer au processus électoral de l'élection présidentielle prochaine, les présidents d'Assemblées populaires communales de la wilaya de Tizi Ouzou viennent de signer une déclaration commune dans laquelle ils expriment leur rejet d'assurer le rôle consistant à réviser le corps électoral et de sa convocation. Ce sont les prémices de la dissidence citoyenne qui consiste à rejeter la situation du fait accompli imposée par ceux qui veulent faire perdurer le système en place et ses symboles. La crise va se corser et l'impasse sera manifeste si le bon sens n'interviendra pas pour stopper l'énième mascarade et l'ultime parodie d'un système qui se présente en posture de mauvais élève et qui ne retient jamais la leçon.