La rue aux aguets Le système persiste dans sa logique du maintien du statu quo, alors que les solutions existent pour endiguer et juguler la situation pour éviter de tomber dans le spectre d'une crise profonde qui menacerait la stabilité du pays. Le brouillamini prend le dessus sur une situation politique qui n'est plus un état de choses qui s'inscrit dans la normalité. Le contexte politique national vit au rythme d'une crise institutionnelle qui risque de pousser la situation vers un chaos aux conséquences néfastes et désastreuses sur le pays et les institutions républicaines. Depuis l'enclenchement du mouvement populaire du 22 février et son élan qui était derrière un processus de changement qui se s'exprime via la mobilisation continue de la majorité du peuple dans les rues du pays, le système tergiverse et ne semble pas prêt à répondre à la vox populi et ses desiderata consistant en un changement du système tous azimuts. Le processus fait l'objet de cafouillage et de fuite en avant par un clan présidentiel qui ne veut pas voir les choses en face et lâcher prise. Le summum de la crise vient d'être atteint à travers les échanges de messages et de réunions par les forces centrifuges qui constituent le système en place sur fond d'une guerre de repositionnement clanique au détriment du caractère légal qui est la Constitution et ses dispositions quant à la résolution des blocages institutionnels qui se dessinent à court terme. Le peuple est entre l'enclume et le marteau, pour ainsi dire, il est livré à une espèce d'imbroglio dont l'issue reste ombrageuse et opaque, alors que ce peuple s'est exprimé on ne peut plus clairement sur la situation qui prévaut sur le plan politique. Le peuple exige le respect de la Constitution en allant vers une période de transition en mesure de déclencher le processus d'un changement qui se fera selon les priorités et les exigences de l'étape cruciale dans laquelle se trouve le pays. Cette voie ne semble pas plaire aux tenants du pouvoir en place, ils investissent dans l'usure, ils essayent de trouver une forme de compromis, voire de compromissions pour se maintenir quitte à aller vers une situation d'impasse institutionnelle et bloquer d'emblée les institutions de la République en créant sciemment un vide constitutionnel. La bataille se fait en sourdine au sein des rouages du système en place, mais elle est rude et féroce entre des clans qui se montrent hétérogènes par rapport à l'issue dont devrait faire preuve la situation politique du pays. L'opacité perdure, la crise prend l'allure d'un pourrissement qui risque d'affecter les appareils de l'Etat et ses institutions. Le système persiste dans sa logique de maintien du statu quo, alors que les solutions existent pour endiguer et juguler la situation pour éviter de tomber dans le spectre d'une crise profonde qui menacerait la stabilité du pays. Des appels fusent partout, que ce soit de la société, de l'opposition ou de la part des personnalités nationales consistant à exiger au président sortant de rendre le tablier en démissionnant pour permettre au peuple d'opérer son processus visant la mise en place d'une nouvelle République. Le conseil constitutionnel est censé s'autosaisir pour actionner le processus de déposition du président sortant et ouvrir la voie vers une situation qui pourrait déboucher vers une sortie de crise en osmose avec les attentes et les aspirations de la majorité du peuple algérien qui ne cesse de créer haut et fort le départ stricto sensu du système en place. Le président du Conseil constitutionnel semble muré dans son mutisme faisant fi de tous les appels venant du peuple, des partis politiques et des personnalités nationales et même de l'armée pour assumer son rôle constitutionnel, à savoir l'application de l'article 102, 7 et 8 pour éviter aux institutions de la République et au peuple de sombrer dans une situation kafkaïenne, voire de vide constitutionnel qui ouvre la porte à tous les risques politiques possibles. L'annonce du nouveau gouvernement n'était pas un coup réussi de la part des tenants du système en place, bien au contraire, cela a encore suscité et provoqué l'ire de la majorité des citoyens qui ont vu dans ce nouveau gouvernement une énième provocation et qui coupe court à ses attentes quant à un changement clair et net du régime.La grande muette ne lésine devant rien pour insister sur sa proposition consistant à appliquer l'article 102, 7 et 8 de la Constitution. Cette situation renseigne sur le danger qui guette le pays dans la mesure où les tenants du statu quo persistent dans leur cynisme au détriment des appels répétitifs du peuple quant au départ du système et aussi au détriment des intérêts supérieurs de la nation.