«Jamais il n'y a eu autant de monde à la marche hebdomadaire de mardi» «Jamais il n'y a eu autant de monde à la marche hebdomadaire de mardi», reconnaît un étudiant en médecine. Drapeaux et pancartes à la main, les étudiants étaient des milliers au rendez-vous. Impressionnant. Hier, les étudiants ont fait une véritable démonstration de force à Alger. Cette huitième marche du genre, depuis le début du mouvement populaire, a été marquée par une forte présence. Au point de croire que c'est un vendredi. «Jamais il n'y a eu autant de monde à la marche hebdomadaire de mardi», reconnaît un étudiant en médecine. Drapeaux et pancartes à la main, les étudiants étaient des milliers au rendez-vous. Dès les premières heures de la matinée, des groupes d'étudiants commençaient à affluer sur les lieux. Malgré le dispositif sécuritaire musclé et les restrictions imposées par le service d'ordre empêchant toute tentative de regroupement, les étudiants n'ont pas lâché. Ils étaient plus que déterminés à maintenir leur marche. «Pas question de revenir en arrière, on marchera chaque jour pour réclamer le changement», «personne ne nous interdira de manifester, l'Algérie est notre pays», «nous sommes les descendants de Ben M'hidi et du colonel Amirouche, vos intimidations ne nous feront pas peur», scandaient à haute voix les jeunes, à l'adresse des forces de l'ordre. Pour éviter toute confrontation, les étudiants se sont même assis à terre, pour faire preuve de pacifisme. Après deux heures d'attente, ils ont réussi à braver le dispositif sécuritaire pour se réapproprier la place de la Grande Poste. C'est vers 11h que les étudiants ont occupé les lieux de manière pacifique, sous les youyous et l'intonation de l'hymne national. La foule s'étendait jusqu'à la place Maurice Audin. Il n'y a pas moyen de se frayer un chemin. Les automobilistes au même titre que les piétons se bousculaient pour passer. L'image d'hier traduit clairement le fait que le mouvement des étudiants s'est structuré de manière plus mûre. Sur les pancartes, les revendications se multipliaient. «Nous demandons le départ de tous les B», «On réclame la priorité du politique sur le militaire», «Le peuple est la source du pouvoir», «On ne baissera pas les bras jusqu'au départ du dernier membre de la mafia», lisait-on sur les pancartes. Les étudiants veulent élargir cette marche à tous les citoyens. «Nous voulons que la marche du mardi devienne comme celle du vendredi où tout le monde y prendra part pour démontrer notre force et notre union face au système», affirme Farid étudiant en médecine. Hier, de nombreux citoyens ont rallié la marche des étudiants en signe de solidarité. «On s'est trompé sur cette jeunesse, on la découvre», affirme une dame, la cinquantaine passée. De nombreux passagers sont restés figés devant les belles images des jeunes manifestants. Les étudiants sont plus que jamais conscients des enjeux et des complots, et ne redoutent rien. «Nous sommes conscients et nous n'avons pas peur malgré des intimidations», affirme Yazid, la rage remplie sur son visage. «Un million et demi de chouhada se sont sacrifiés pour un avenir meilleur, mais nous n'avons encore rien vu à ce jour», précise cet étudiants de l'Usthb.