Pour sa première sortie médiatique à l'écran depuis son hospitalisation, le président de la République est paru très en forme. Montré au journal télévisé de 20 heures de l'Entv, le chef de l'Etat donnait une nette impression de sérénité. Il a même fait quelques pas dans le salon en compagnie du professeur Messaoud Zitouni. Prenant la parole devant les caméras de la télévision, le président a déclaré de prime abord: «C'est la volonté de Dieu». Et de poursuivre: «Nous n'avons rien à cacher. J'ai demandé au professeur Zitouni de vous parler en ma présence et en toute transparence de toutes les étapes», de la maladie. Le chef de l'Etat, qui parlait d'une voix un peu fatiguée, mais très sereine, a affirmé que «nous avons tout dit en totale clarté et en toute transparence. On ne peut être responsable d'un peuple et d'une nation et vouloir cacher des choses pour lesquelles nous devons rendre compte à Dieu.» Mais il a tout de même souligné que «le peuple n'a pas du tout à être inquiet». Avec son sourire habituel, Bouteflika a salué les présents dans le salon en les nommant un à un. Preuve que le chef de l'Etat conserve toutes ses capacités. Donnant la parole au professeur Zitouni, le président de la République a gardé le silence durant tout l'entretien qu'a eu le professeur avec le journaliste de l'Entv. A l'exception d'une petite intervention lorsque d'entrée, le professeur a relevé que «le peuple attendait (son) retour impatiemment et que (ses) discours lui manquaient». Ce à quoi le chef de l'Etat a répondu: «Inchallah, si on garde toujours la santé, on leur ajoutera des discours. C'est la volonté de Dieu». Avant d'observer le silence, le chef de l'Etat a eu cette phrase claire: «Le Pr. Zitouni est là avec moi pour répondre à vos questions, avec mon total assentiment». Rappelant les différentes phases de la prise en charge médicale du président depuis son admission à l'hôpital Aïn Nâadja, jusqu'à son transfert au Val-de-Grâce, le professeur Messaoud Zitouni, fera quelques révélations, notamment le fait que l'hémorragie a été constatée à Alger et que l'intervention chirurgicale a eu lieu assez rapidement à l'hôpital parisien. «L'intervention a duré moins d'une heure et demie», a-t-il assuré, tout en précisant que «le geste était destiné à arrêter l'hémorragie.» Ce n'était donc pas une intervention lourde, comme l'ont supposé certains «experts» interrogés par l'Afp, dont le professeur Debré qui a cru bon de diagnostiquer un cancer de l'estomac. «L'intervention a eu lieu rapidement et s'est déroulée dans de parfaites conditions. Les paramètres médicaux et paramédicaux était excellents», a précisé le professeur. De plus, il a mis en exergue que pour «pareille opération, la période post-opératoire dure 30 jours, nous sommes au 21éme jour. Nous somme donc largement dans les normes», signale-t-il. Poursuivant son propos, le professeur a révélé que «l'équipe médicale a préconisé un bilan complet après l'intervention. Les résultats ont été très positifs». Au sujet de l'intox qui a entouré la maladie du président, le professeur Zitouni, a fait allusion aux déclarations tendancieuses de certains milieux qui ont tenté d'alarmer l'opinion sur l'état de santé du président. Quant à l'absence de bulletins réguliers sur l'évolution de l'affection du chef de l'Etat, le professeur a déclaré que «le premier bilan nous a paru très complet, on n'a pas fait un autre communiqué puisqu'il n'y avait rien de nouveau», avant d'ajouter qu'un «communiqué médical, n'est pas une communication scientifique.» Une manière comme une autre de dire que l'équipe médicale n'avait rien à communiquer pour la simple raison qu'elle avait dit ce qu'il en était. Et à la guérison du chef de l'Etat, le communiqué est intervenu pour annoncer l'évolution finale de la situation. En résumé, «médicalement le président est tout à fait remis de son affection.» L'entretien du professeur terminé, le président de la République s'est levé de son fauteuil et a fait quelques pas jusqu'aux photographes de l'Aps et de la présidence de la République pour les saluer personnellement, tout en les interpellant par leurs noms. La démarche du président était tout à fait normale, ne donnant aucun signe de handicap quel qu'il soit. Après quoi Bouteflika est retourné à sa place. L'on devine aisément que le geste du chef de l'Etat, même s'il paraît anodin, n'en informe pas moins que, images à l'appui, le président se porte bien.