L'augmentation des salaires dépendra, selon lui, de la révision de l'article 87 bis. La date de la tripartite n'est pas encore fixée. Les commissions installées dans le cadre du pacte économique et social sont en train de travailler actuellement sur le volet social. C'est ce qu'a affirmé hier le secrétaire général de l'Ugta, Abdelmadjid Sidi-Saïd lors de la Journée nationale d'étude sur le développement des mécanismes de prévention des risques professionnels en entreprise tenue à la bibliothèque d'El-Hamma. «Nous terminerons d'ici peu de temps l'évaluation du travail des commissions pour se mettre ensuite en tripartite. Nous travaillons loin de toute pression», a-t-il souligné. Interrogé sur l'augmentation des salaires, il laissera entendre que celle-ci dépendra de la révision de l'article 87 bis. Par rapport à cette question, l'Ugta reconnaît que la tâche n'est pas aisée, car l'impact financier sera des plus importants. La centrale syndicale a donc préféré prendre le temps qu'il faut pour étudier ce dossier avant de mettre le pas sur le terrain. Les membres de la commission ont analysé cas par cas pour connaître les incidences financières sur chaque entreprise. On s'en souvient aussi, lors de la dernière tripartite tenue les 3 et 4 mars 2005, le chef du gouvernement a démenti l'information selon laquelle les trois parties se sont mises d'accord sur une augmentation du Snmg. Comme le patronat, M.Ouyahia a indiqué que la question n'est pas si simple dans le sens où une telle mesure peut induire des incidences financières sur le budget de l'Etat. Les effets induits seraient une dépense salariale supplémentaire de l'ordre de 500 milliards de dinars, soit un doublement de la masse salariale de la Fonction publique. Pour le secteur économique public, l'incidence de la même revendication coûterait une enveloppe annuelle de 40 milliards de dinars. Dans une telle hypothèse, 70% des EPE s'exposeraient à la faillite. En d'autres termes, la politique salariale doit tenir compte de la productivité, de la croissance et de l'inflation. Mais la position de l'Ugta, pour avoir fait des promesses au monde du travail sur ce point, devient de plus en plus délicate. Elle souhaite parvenir rapidement à un accord, donc elle décide d'évoquer le sujet dans toutes les rencontres avec le gouvernement. Evoquant la grève de l'Education décidée par certains syndicats du secteur dont un syndicat affilié à l'Ugta, Sidi Saïd répondra clairement: «Nous avons appelé à une trêve sociale, donc chacun assume ses responsabilités». La trêve sociale, a-t-il tenu à préciser, n'est pas limitée dans le temps. Rappelons que la direction nationale de l'Ugta a appelé récemment les travailleurs ainsi que les instances et les structures syndicales à observer une trêve sociale dans l'esprit de solidarité nationale et de sympathie à l'endroit du président de la République. «L'appel à la trêve sociale constitue un élément de valeur de citoyenneté et de responsabilité de l'organisation syndicale», a indiqué un communiqué parvenu à notre rédaction. Les responsables ont même appelé l'ensemble de ses élus à tous les niveaux de la hiérarchie syndicale, au strict respect de l'application des statuts du règlement intérieur. «La cohésion et l'unité syndicales, fondements de nos missions ne doivent en aucun cas faire l'objet d'amalgame ou de confusion», lit-on dans le communiqué. L'Ugta a estimé dans son communiqué que le non-respect des dispositions statutaires et réglementaires ainsi que des directives fera l'objet de mesures édictées par les règles régissant le fonctionnement de l'organisation. Elle considère notamment que les préoccupations et les revendications des travailleurs demeurent le souci permanent et constant de l'Ugta. Celle-ci s'est dite convaincue que la concertation et le dialogue fructueux avec les pouvoirs publics à tous les niveaux forment le cadre adéquat à leur règlement.