Les états-majors des partis politiques ont poussé un soupir de soulagement lors de l'apparition du président Bouteflika à la télévision. Rabah Kébir, président de l'instance exécutive du FIS dissous à l'étranger, a exprimé son soulagement à la Chaîne Iqraa tout en souhaitant un prompt rétablissement au président. Cela met en exergue l'ampleur de l'anxiété des islamistes face à la maladie de celui qui avait initié le projet de Concorde civile et qui était sur le point de parachever son oeuvre n'était-ce la maladie qui l'a cloué au lit pendant près d'un mois. D'où leur réjouissance à le voir enfin debout et disposé à reprendre son ouvrage dès la fin de la convalescence. Car Bouteflika constitue aux yeux des islamistes un espoir immense, même si sa démarche n'a pas été une partie de plaisir pendant les dernières années. Il les a un peu chatouillés lors de la dernière campagne de sensibilisation pour «la charte pour la paix et la réconciliation». Mais Bouteflika a concrétisé la paix et la sécurité. Cela devrait suffire. Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN et représentant personnel du président, est intervenu sur la chaîne Al Jazeera en disant: «Celui qui a vu n'est pas comme celui qui a entendu.» L'allusion est faite aux rumeurs qui ont accompagné la maladie du président pendant son absence forcée de la scène politique. Le groupe parlementaire du FLN a réagi rapidement en publiant des félicitations au président après sa sortie de l'hôpital. Le RND a publié un communiqué dès la fin du journal télévisé du samedi pour exprimer sa «joie» en apprenant «la sortie du président de l'hôpital du Val-de-Grâce». Le parti de Ahmed Ouyahia souhaite que le président Bouteflika retrouve sa santé au plus vite pour pouvoir «parachever son projet historique». L'UDR de Amara Benyounès a accueilli «avec un grand soulagement la sortie de l'hôpital de M.Abdelaziz Bouteflika qui met ainsi un terme à plusieurs jours d'attente et d'inquiétude marqués par des questionnements nombreux et légitimes de la population qui a montré, on ne peut mieux, son attachement sincère au président de la République». Le roi Mohammed VI du Maroc affirme avoir appris «avec grande satisfaction la bonne nouvelle» de la sortie de l'hôpital du président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika et des «résultats rassurants sur son état de santé». «Nous avons suivi avec une émotion fraternelle les consultations et les soins médicaux qui, par la grâce de Dieu, ont été couronnés du succès que nous espérions, à l'instar de tous vos amis», écrit le roi Mohammed VI dans un message adressé dimanche au président Bouteflika. «J'implore le Tout-Puissant de vous préserver, de vous combler des bienfaits de la santé et de vous entourer de sa clémence, afin que vous puissiez poursuivre votre direction éclairée du peuple algérien voisin et frère, sur la voie de la réalisation davantage de progrès, de prospérité, de grandeur et de dignité», a-t-il souligné. «Tout en réaffirmant nos sentiments de grande joie pour votre rétablissement, nous implorons le Tout-Puissant de vous accorder longue vie, dans la quiétude, le bonheur et le bien-être, et de vous préserver en tant que cher frère, dont nous sommes fiers des liens solides de fraternité et de solidarité sincères qui nous unissent», lit-on dans le message. Le soulagement de la classe politique et des pays amis de l'Algérie est partagé par les citoyens qui ont senti leur président plus proche lors de son apparition à la télévision. Certains ont essuyé des larmes parce qu'il reflète à leurs yeux la souveraineté et ne pouvait par conséquent être montré diminué par la maladie. Mais, comme il l'a exprimé lui-même, on ne pouvait se dérober à la sentence divine. Il a décidé de jouer la transparence en recevant les journalistes de l'Entv. Il a gagné l'estime de ses compatriotes qui ont tout de suite eu une pincement au coeur en voyant les images, un peu trop longues pour certains.