Jouant «les prolongations» de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, le président de la République fait avancer son projet de manière remarquable. Des dirigeants islamistes, partie prenante de la version bouteflikienne de la paix et la réconciliation nationale, seront aujourd'hui à Alger. Rabah Kébir, président de l'ex-Instance exécutive du Fis à l'étranger, ainsi que ses deux adjoints, Abdelkrim Ghémati et Abdelkrim Ould Adda ont choisi de regagner l'Algérie au prix de contacts poussés et privilégiés avec le chef du gouvernement et principal allié politique du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dans ce projet. Jouant «les prolongations» de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, le président de la République fait avancer son projet de manière remarquable, et on comprend, dès lors, son silence et sa volonté de faire réussir son projet, avant d'en faire un premier bilan. Le retour des leaders islamistes de l'étranger et auquel le président de la République tenait de manière très particulière, restait jusqu'alors un des points les plus obscurs de cette réconciliation. Aucun des responsables islamistes que le Président avait pu convaincre de rentrer, n'avaient regagné Alger au 28 août, date de la fin de la période de grâce donnée par les autorités aux islamistes pour assainir leurs cas litigieux, et cela avait donné lieu à des commentaires acérés et des analyses alarmistes sur l'échec consommé de la Charte. Ancien cadre de la direction du Fis dissous, puis adjoint de Rabah Kébir dans l'Instance exécutive du parti à l'étranger, Ghémati nous faisait part, hier, de son émotion: «Oui, cela fait des années que nous sommes absents, et je vous confirme aujourd'hui que nous serons à Alger ce dimanche, à...heures. Je souhaite que tout se passe bien et vous devinez l'état d'esprit dans lequel je me trouve en ce moment. Nous serons trois aujourd'hui à retrouver le pays: Rabah Kébir, Ould Adda et moi-même. Nous avons appuyé la réconciliation nationale depuis le début et nous continuons à le faire, parce que ce n'est pas une stratégie politique mais bel et bien une conviction, malgré toutes les observations qu'on peut y porter.»