Anarchie n Si la charte pour la paix et la réconciliation nationale interdit aux leaders du FIS dissous de faire toute déclaration politique, la réalité du terrain est tout autre. Depuis sa libération, après avoir purgé une peine de douze ans de prison, Abassi Madani n'a cessé de s'exprimer sur toutes les questions politiques. De Doha, l'ex-chef du FIS dissous est invité par des chaînes de télévision pour donner son avis sur toutes les questions d'actualité politique du pays. A l'occasion du référendum sur cette charte, qui lui interdit de faire de la politique, Abassi Madani y avait déclaré son soutien. Ces derniers jours encore, le chef de l'ex-FIS a exprimé sa vision sur le projet de la révision constitutionnelle proposé par le président Abdelaziz Bouteflika. Pis, Madani Mezrag, chef de l'Armée islamique du salut (AIS), est devenu une star depuis la promulgation de la loi sur la concorde civile. Il est interviewé par des quotidiens algériens et des télévisions étrangères et multiplie déclarations et interviews. Il s'exprime sur toutes les questions, donne un avis, voire des orientations, alors que la loi lui interdit de faire de la politique. Un autre dirigeant du FIS dissous, Ali Benhadj, malgré les pressions qu'il subit et l'interdiction qui pèse sur lui, profite de toutes les occasions pour faire des déclarations politiques. En effet, dans les mosquées, à la Maison de la presse et même devant l'ambassade des Etats-Unis… Ali Benhadj continue à faire son «cinéma». Un autre «leader», exilé en Allemagne depuis des années, est revenu ces jours-ci en Algérie. Rabah Kébir, puisque c'est de lui qu'il s'agit, est revenu en VIP, bénéficiant des largesses de la charte. Cette dernière n'autorise pourtant pas Kébir à l'exercice de la politique. Au lendemain de son retour, Rabah Kébir a animé une conférence de presse dans l'un des anciens sièges de Khalifa Bank, pour annoncer sa volonté de reprendre l'activité politique. Rabah Kébir a annoncé la création prochaine d'un nouveau parti. Malgré l'interdiction de faire de la politique, Rabah Kébir a créé l'événement puisqu'il a fait la Une de la majorité des journaux.