Qui aurait cru que le CR Belouizdad arriverait à s'extirper de la zone rouge en championnat et se qualifier pour la finale de la coupe d'Algérie? Les plus optimistes ne le croyaient pas pour une équipe qui a démarré la saison avec un effectif très limité, et moins de trois points au classement général après son forfait lors de la journée inaugurale face à l'AS Aïn M'lila. La suite du parcours en championnat a été fatale, puisque les Rouge et Blanc ont terminé la phase-aller en position de lanterne rouge avec 10 points au compteur. Un parcours de relégable par excellence. Le très controversé président Mohamed Bouhafs parti, et après une période transitoire gérée, tant bien que mal, par les responsables du Club sportif amateur (CSA), arrive le Groupe Madar Holding aux commandes du club, en s'octroyant la majorité des actions. Et c'est là où commence le grand ménage. Mené par Charaf Eddine Amara, son P-DG, le groupe en question s'est engagé à mettre tous les moyens à la disposition de l'équipe, en commençant par payer les dettes et régulariser la situation financière des joueurs. Ces derniers commencent, ainsi, à retrouver petit à petit la confiance, et les résultats s'en suivent. Le maintien en Ligue 1 se rapproche L'équipe a réalisé une remontée spectaculaire en championnat, étant la seule invaincue jusque-là. La veille de la 27e journée, et avec un match en moins à disputer face au CS Constantine au stade du 20-Août, le Chabab occupe la 10e place avec 30 points. Elle devient, ainsi l'équipe à battre, elle qui a réalisé là où plusieurs autres avaient échoué. L'investissement du groupe Madar n'a pas été seulement du côté financier, puisqu'il l'a été du côté humain. Dès son arrivée, le groupe a fait appel aux services d'un chevronné dirigeant, l'un des meilleurs de l'histoire du football algérien... Saïd Allik. Ce dernier, et même s'il était réticent au début, a fini par accepter, malgré le fait que certains anciens dirigeants et joueurs du CRB ont tenté - et tentent encore - de lui mettre des bâtons dans les roues. De par sa longue expérience en tant que président emblématique de l'USM Alger, ce vieux briscard a hérité d'une situation, le moins que l'on puisse dire effrayante. «Ce grand club, qui est le CRB, est descendu plus bas que terre. Il ne lui reste que le nom», avait-il dit dès son arrivée. Mais quand on veut, on peut. Amrani - Allik, la bonne pioche C'est de ce principe, justement, que cet ancien infatigable demi-défensif de terrain de l'USM Harrach a entamé sa mission. Le staff technique avait besoin d'un renfort de choix, et c'est chose faite avec le recrutement d'une vieille connaissance, Abdelkader Amrani. «Allik y est pour beaucoup dans mon arrivée. J'ai déjà collaboré avec lui à l'USMA. Je connais sa manière de gérer de réfléchir. C'est en grande partie grâce à lui que j'ai accepté cette mission. Le CRB ne se refuse pas, l'on est bien d'accord, mais au vu de la situation dans laquelle se trouvait l'équipe, il s'agissait d'une mission suicidaire», a déclaré Amrani, qui sortait d'une expérience très riche avec le CSC, auquel il avait offert le titre de champion dAlgérie avec 21 ans d'attente. Amrani a eu carte blanche de la part de Allik, alors que le groupe Madar s'est engagé à mettre tout à sa disposition. Les joueurs retrouvent l'envie Le recrutement hivernal a été le tournant. Amrani avait besoin de joueurs capables de récupérer le groupe et le porter vers le haut. Cela s'est réalisé avec le retour de Sofiane Bouchar, ainsi que le recrutement du nouveau «prince», Amir Sayoud, et le latéral droit Meziane Zeroual. Avec ce renfort, les conditions mises à la disposition du groupe, l'apport de Amrani et Allik, c'est une toute nouvelle équipe qui se présente depuis l'entame de la phase retour. Certains joueurs, en perte de vitesse lors de la phase-aller, ont su s'affirmer et retrouver leur meilleur niveau. Il n'y a qu'à voir les prestations et la débauche d'énergie de Kedad, Djerrar, Tariket et Selmi pour ne citer que ceux-là pour s'en rendre compte. Physiquement, les joueurs sont inégalables. Le mérite revient, dans ce sens, au préparateur physique, Kamel Boudjenane, qui, de par les avis unanimes, effectue un travail titanesque, que tout le monde peut désormais constater. Désormais, place au championnat et aux six points restants pour assurer le maintien, avant de penser à la finale de Dame Coupe face à la JSMB, dont la date n'est pas encore fixée. Une fois ces deux caps passés, l'heure sera au grand ménage sur tous les plans dans la quête du groupe Madar de faire du «grand Chabab» un club professionnel au sens propre du terme. Le train est, désormais, en marche.