Au nom de la tradition Les deux ministres des Affaires étrangères, conscients des enjeux et des conséquences possibles de la crise libyenne actuelle sur les frontières, ont tout particulièrement insisté sur la cessation immédiate des combats autour de Tripoli. Les ministres des Affaires étrangères algérien, Sabri Boukadoum, et tunisien, Khémaies Jhinaoui, ont appelé, vendredi dernier à Tunis, toutes les parties libyennes à un arrêt «immédiat» des hostilités pour mettre fin à l'effusion de sang dont est victime le peuple frère libyen à un moment où il s'agit de préserver, avant tout autre considération, l'intérêt suprême de la Libye. Dans cet appel commun intervenu à la faveur de la visite de travail de deux jours que le ministre algérien des Affaires étrangères a effectuée à Tunis sur invitation de son homologue tunisien, les deux chefs de la diplomatie ont mis l'accent sur le fait que le «règlement de la crise ne saurait être militaire» et qu'il nécessite du coup une reprise inconditionnelle du dialogue inclusif inter-libyen, seule démarche à même de permettre aux diverses parties de parvenir à une solution politique viable, au terme du processus conduit depuis des années par l'ONU et appuyé par les deux pays voisins que sont l'Algérie et la Tunisie. L'accent a été mis ainsi sur l'importance de la préservation des dispositions de l'accord politique de décembre 2015, base éminemment constructive de la période transitoire qui attend d'être parachevée et qui ouvre le chapitre des échéances électorales prévues par la feuille de route du représentant personnel du secrétaire général de l'ONU, Ghassan Salamé. C'est à ce titre que Sabri Boukadoum et Khemaïes Jhinaoui ont, de concert, renouvelé leur appel à la tenue urgente d'une réunion entre les parties en conflit, dans le cadre de l'initiative tripartite, tout en soulignant la nécessité d'agir en parallèle auprès des autres cadres de concertation pour redynamiser aussi vite que possible le processus politique de dialogue inclusif et mettre ainsi fin aux hostilités fratricides. Les deux parties, algérienne et tunisienne, conscientes des enjeux et des conséquences possibles de la crise libyenne actuelle sur les frontières des deux pays voisins, ont tout particulièrement insisté sur la cessation immédiate des combats, préalable logique à l'amorce d'une réunion apaisée entre les belligérants et à la sauvegarde de la sécurité des habitants de Tripoli. Ils ont, par-là même, réitéré le soutien constant et agissant de l'Algérie et de la Tunisie aux efforts de l'ONU, conduits par l'Envoyé spécial pour la Libye, Ghassan Salamé, qui était sur le point de parvenir à un règlement politique inclusif et consensuel entre toutes les parties libyennes de nature à préserver la sécurité, la stabilité et la souveraineté de la Libye, toutes conditions auxquelles Alger et Tunis attachent une importance primordiale. Raison pour laquelle les deux ministres ont enfin relevé la responsabilité toute particulière de la communauté internationale qui a besoin d'un soutien sincère et continu de tous les pays, organisations régionales et autres instances internationales, afin-de concrétiser l'objectif inscrit dans la feuille de route soumise au Conseil de sécurité de l'ONU et validée par celui-ci à diverses reprises. Illustrant le haut degré de préoccupation des deux pays quant au climat détérioré qui prévaut en Libye et ses répercussions directes sur leur propre sécurité et leur stabilité, la réunion des deux MAE algérien et tunisien, intervenue dans le cadre habituel de «leur tradition de coordination et de concertation» périodique aura permis, outre de manifester leur parfaite entente sur la solution en faveur du pays frère, d'examiner également des relations bilatérales privilégiées de par leur intensité, leur profondeur et leurs liens historiques.