A un mois des élections européennes, une bonne partie de l'opposition politique veut convaincre les mécontents et les «gilets jaunes» de voter pour mettre un «carton rouge» au président Macron et à son mouvement. Les «gilets jaunes» ont tenu samedi, dans leur 24e mobilisation, à dénoncer le «blabla» du président Emmanuel Macron, en référence à ses annonces de jeudi, et les médias pour le traitement «partial» de leur mouvement. En effet, il était attendu que les «gilets jaunes» expriment lors de ce 24e samedi, même s'il y a un recul en matière de mobilisation, leur mécontentement et insatisfaction aux annonces faites jeudi dernier par le président Macron comme ingrédients de sortie de crise dans laquelle la France est plongée depuis plus de cinq mois. Après la ville de Toulouse pour l'acte 23 du mouvement, samedi dernier, les regards étaient tournés ce samedi vers Strasbourg, où un appel a été lancé pour une manifestation «nationale et internationale». Le mouvement a été soutenu par des «gilets rouges», des syndicalistes et des partis d'opposition, un prélude de la manifestation grandiose qu'on projette d'organiser le 1er mai. Ils étaient plus de 2000 manifestants à Strasbourg, venus de Lorraine, d'Auvergne Rhône-Alpes, des Vosges, d'Allemagne où de Belgique. Cependant, on déplore des tensions, des heurts, des blessés et des interpellations. Des épisodes de tension sont survenus tout au long de la marche du cortège, ont rapporté des médias, alors que d'autres villes, les manifestations se sont déroulées dans le calme. A Paris, les «gilets jaunes» ont voulu marquer cette 24e mobilisation par un rassemblement liminaire au niveau de Maison de la radio (Radio France) pour dénoncer le traitement jugé «partial» des médias de leur mouvement. Ils ont organisé une marche vers les différents sièges de BFMTV, TF1 et de France Télévisions pour aboutir devant le siège du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). La police a procédé à 13.500 contrôles préventifs à Paris et à 14 interpellations, selon la préfecture de Paris où plusieurs rassemblements ont été organisés, à l'exclusion des place et avenues interdites comme les Champs-Elysées. Le cortège parisien s'est dispersé dans le calme en fin d'après-midi. Au cours de cette journée, plusieurs slogans ont été scandés par les manifestants, notamment en réponse aux dernières annonces du président Macron considérées comme du «blabla», dont «Macron n'entend pas: les mesures annoncées n'arrangeront rien», «De cette société, on n'en veut pas» ou «Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère». Même si la mobilisation est inférieure à celle de samedi dernier, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur (23.600 contre 27.900), elle s'est déroulée ce samedi à un mois des élections européennes au cours desquelles une bonne partie de l'opposition politique veut convaincre les mécontents et les «gilets jaunes» de voter pour mettre un «carton rouge» au président Macron et son mouvement.