Malik Boudjouher a été arrêté en flagrant délit de réception d'un pot-de-vin de 2 millions de DA qu'il aurait reçus de la part d'un investisseur privé du secteur du tourisme. Une peine de huit années de prison ferme, une amende d'un million de dinars et une interdiction d'exercer une fonction étatique durant cinq années, telle est la requête du procureur près la cour de Tipasa, à l'encontre de l'ex-sénateur du RND Boudjouher Malik. Et pour laquelle le verdict final du jugement est attendu pour le 5 mai 2019. Il est à rappeler que le sénateur Boudjouher a été arrêté en flagrant délit de réception d'un pot-de-vin de 2 millions de DA qu'il aurait reçus de la part d'un investisseur privé du secteur du tourisme, en échange d'une intervention pour la facilitation du passage de son dossier. A ce sujet, la défense avait avancé l'argument d'un «prêt de la part de l'investisseur contre un chèque en blanc», selon plusieurs médias. Par ailleurs, l'ouverture du procès de Boudjouher Malik, accusé de corruption, a eu lieu ce dimanche 28 avril, au tribunal de Tipasa, dans le cadre de la 3ème audience publique présidée par la juge Radia Benghezal et ce, après deux audiences précédentes, où le tribunal avait rejeté la demande de libération, émise par la défense, de l'accusé principal (Boudjouher). Il est à rappeler, toutefois que le tribunal de Tipasa, avait procédé, le 21 avril dernier, au report de cette affaire, pour la deuxième fois, suite à la demande du représentant du parquet, l'adjoint du procureur de la République Mohamed Khiar. Ce dernier avait fait valoir, l'argument de l'absence de témoins, soit six individus, les trois prévenus arrêtés, la victime, et trois témoins. En outre, on notera que ce report est intervenu en coïncidence avec le mot d'ordre de grève des avocats, en soutien au mouvement populaire, mais avait suscité l'indignation des avocats de la défense de l'ex-sénateur, notamment Saïd Zahi, qui estime «inadmissible de placer en détention provisoire un sénateur dont l'immunité n'a pas été levée». Dans ce cas de figure, la loi stipule en se basant sur les articles 111 du Code pénal et 128 de la Constitution qu'«en cas de flagrant délit ou de crime flagrant, il peut être procédé à l'arrestation du député ou du membre du Conseil de la nation. Le bureau de l'Assemblée populaire nationale ou du Conseil de la nation, selon le cas, en est immédiatement informé. Il peut être demandé par le bureau saisi, la suspension des poursuites et la mise en liberté du député ou du membre du Conseil de la nation». Pour rappel, lors de l'éclatement de cette affaire, qui avait suscité une grande polémique, l'ex-secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, lui-même, actuellement visé par la vague d'enquêtes de corruption, avait procédé à la radiation de l'ex sénateur, en vertu des dispositions du réglement intérieur du parti.