Triple championne du monde et double championne olympique du 800 m, Caster Semenya assure être «incontestablement une femme» et dénonce des règles destinées, selon elle, à la «ralentir». Le Tribunal arbitral du sport rendra demain sa décision dans l'affaire controversée de l'athlète sud-africaine Caster Semenya, qui veut faire invalider un règlement imposé aux athlètes féminines produisant naturellement beaucoup de testostérone, a annoncé lundi le TAS. A l'issue d'une semaine d'audience en février, le TAS, juridiction suprême en matière sportive, avait d'abord annoncé qu'il rendrait sa décision fin mars avant de la repousser à la fin avril, les parties ayant soumis des documents complémentaires. Lundi, le tribunal, qui siège à Lausanne, a annoncé qu'il rendrait sa décision «mercredi à 12h00, dans un communiqué». Le TAS avait examiné durant une semaine le recours de la championne sud-africaine contre le nouveau règlement de la l'IAAF, qui impose aux femmes «hyperandrogènes» de faire baisser, avec des médicaments, leur taux de testostérone pour participer aux épreuves internationales du 400 m au mile (1609 m). Triple championne du monde (2009, 2011, 2017) et double championne olympique du 800 m (2012, 2016), Caster Semenya assure être «incontestablement une femme» et dénonce des règles destinées, selon elle, à la «ralentir». Les avocats de la championne sud-africaine ont plaidé pour la tolérance envers les athlètes présentant «des variations génétiques». Ils estiment que le nouveau règlement de la Fédération internationale d'athlétisme «tente de manière erronée et douloureuse de régir les caractéristiques sexuelles des athlètes femmes». La Sud-Africaine n'est pas la seule athlète qui pourrait être affectée par ces nouvelles règles, suspendues en attendant la décision du TAS: les médaillées de bronze et d'argent sur 800 m aux JO de Rio en 2016, Francine Niyonsaba (Burundi) et Margaret Wambui (Kenya), ont également été confrontées à des questions sur leur taux de testostérone.