L'appel au dialogue, ne trouve pas d'écho à Annaba, où, les manifestants réclament le départ définitif de tous les symboles du système. Affluant en masse vers la place du 1er-Novembre 1954, en ce 11e vendredi du mouvement populaire, les Annabis, brandissant les emblèmes nationaux, ne semblent pas écouter de la bonne oreille les propositions du vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, pour un dialogue constructif avec les institutions de l'état. Peu après la prière du vendredi, et au sein d'un mouvement populaire intact et assourdissant, les Annabis discutent et débattent des questions d'actualité, dont Gaïd Salah et l'armée sont le sujet principal. Pour les Annabis, la sortie de crise ne peut se faire sans l'appui de l'institution militaire. Celle-ci, aux yeux des manifestants, étant la seule à jouir encore de confiance et de la crédibilité. Pour certains manifestants apostrophés, le rassemblement de ce vendredi intervient dans un contexte aux enjeux importants; «le pouvoir tente de diviser le mouvement populaire pour imposer sa solution», a critiqué un manifestant. «Une transition dans le cadre de la Constitution, avec la tenue d'une élection présidentielle, sous la bénédiction de Bensalah, il n'en est pas question», a lancé un autre. Entre les deux, un autre, plus calme, nous explique: «En ce vendredi 11 nous demandons au reste des B de partir. Le peuple a dit son mot. Nous ne voulons pas de changement, nous exigeons leur départ tous.» Un autre s'adressant au chef d'état-major, Ahmed Gaïd Salah, dira: «Nous tenons et nous maintiendrons le Hirak. Tous les anciens visages du système doivent partir.» Pour ce septuagénaire, la situation n'est plus à négocier «Melakher, manache habssine hata nadhfou lebled». En outre, en ce vendredi 11 du Hirak populaire, les revendications n'ont pas changé, elles se sont renforcées par d'autres exigences. Notamment celles interpellant le chef de l'Armée nationale populaire à leur ouvrir la voie «ngoulou lel Gaïd Salah ihelena trik ou yetfaten», a lancé un homme dans la foule.