Ils étaient entre 800 et 1 000 étudiants de l'université Hassiba-Benbouali de Chlef à marcher, hier, pour dire encore une fois non à Bensalah et non au gouvernement Bedoui. Sur les pancartes et les banderoles qu'ils portaient le long de leur marche à travers le centre-ville à partir de la faculté de droit en passant par le boulevard Ibn-Badis et la rue des Martyrs, nous pouvions lire entre autres : "Pouvoir assassin", "Dégage, dégage houkoumet bricolage"… La marche, qui a commencé aux environs de 11h, a pris fin deux heures après, pacifiquement et dans le calme, en présence des services de sécurité qui étaient déployés sur les lieux dès le début de la manifestation. Ils étaient par ailleurs des centaines d'étudiants et quelques enseignants de l'université Belhadj-Bouchaïb d'Aïn Témouchent à prendre part à une marche pacifique qui a démarré du campus avec, comme destination, la cour de justice. Les manifestants ont appelé à la lutte contre la corruption en libérant les magistrats pour ouvrir les dossiers sans faire dans le sélectif ou la chasse aux sorcières. "Nous ne nous lasserons jamais, nous continuerons à marcher jusqu'à la concrétisation de nos revendications dont le départ de tous les ‘B', jusqu'au départ du dernier symbole de ce système mafieux", "L'étudiant mènera par son savoir un long combat s'il le faut pour vous chasser". Le centre universitaire Belhadj-Bouchaïb, rappelons-le, est quasiment paralysé depuis quelques jours vu que les cours ont été tout simplement suspendus définitivement, apportant ainsi un démenti formel à ce qui a été écrit sur le portail du ministère de l'Enseignement supérieur selon lequel les cours se poursuivent normalement. Les étudiants du Cuat Belhadj-Bouchaïb se rencontrent chaque dimanche pour décider des slogans et des mesures à prendre et arrêter les actions à entreprendre durant la semaine selon l'évolution de la situation et à travers un vote démocratique. Se joignant à leurs camarades des instituts et des écoles de la ville d'Annaba, les étudiants des pôles universitaires de Sidi Achour, d'El-Bouni et de Sidi Amar ont manifesté, hier matin, sur le Cours de la révolution pour exiger, une fois encore, le départ du système. Aux cris de "Cette génération vous mettra à genoux", "Manach habsine hata temchou" (nous ne nous arrêterons pas jusqu'à ce que vous partiez) et "Système dégage", les quelque 3 000 étudiants, qui s'étaient regroupés dans un premier temps devant le théâtre régional Azzedine-Medjoubi, ont commencé à marcher en ordre parfait autour de la place mythique de la ville. Brandissant des pancartes et des banderoles portant des slogans hostiles aux tenants du pouvoir et aux oligarques qui ont mené le pays dans l'impasse, les manifestants se sont ensuite dirigés vers le siège de la wilaya, marquant des arrêts devant les sièges des partis FLN et RND où ils ont entonné des chants patriotiques ponctués par le désormais célèbre "Klitou lebled ya saraqin". Garçons et filles drapés dans l'emblème national ont repris à l'unisson les slogans que scandaient au moyen de mégaphones les encadreurs de la marche. Déterminés à porter haut et fort les revendications du "hirak", ils ont promis de se joindre aux marches chaque vendredi, comme ils l'ont fait depuis ce fameux 22 février.