Les enjeux liés à la télécommunication spatiale sont aussi énormes que multiples. Le séminaire national initié par le ministère des Télécommunications et inscrit sous le thème des «télécommunications spatiales» et qui s'est ouvert, hier, au Cercle de l'armée de Beni Messous, en présence, notamment de Haïchour et Guenaïzia, le ministre délégué auprès du ministre de la Défense présente, en réalité, et pour la première fois en Algérie, l'espace en tant que lien d'expression et d'enjeux économiques, technologiques, stratégiques et culturels multiples. Le séminaire qui dure deux jours entre experts et techniciens, essayera de mettre en valeur d'abord, l'enjeu des télécommunications spatiales et ensuite, de définir la notion d'espace en tant que lien d'échanges. Les communications sans fil ont opéré une véritable révolution dans la société moderne. Les émissions radiophoniques puis télévisuelles avaient donné la pleine mesure de la communication spatiale. Lorsque le téléphone sans fil est apparu, il n'a fait que confirmer que, désormais, la guerre technologique «avait changé d'espace pour se placer désormais dans l'espace». Nés dans les années soixante, les premiers satellites de télécommunications étaient extrêmement coûteux. De surcroît, leur performance était faible. Aujourd'hui, les progrès réalisés permettent de couvrir n'importe quelle région du monde. Les communications sont devenues instantanées, le coût des équipements a été considérablement réduit, les systèmes plus fiables et simples à mettre en place. L'enjeu de ces nouvelles technologies n'est plus à démontrer. Considérable, stratégique et hautement «politisé», il a aussi - et surtout - des effets économiques et technologiques immédiats. On estime aujourd'hui à 100 le nombre de satellites en orbite, de sorte que les télécommunications spatiales représentent le premier secteur d'application de l'espace. Elles représentent aussi la seule activité spatiale commercialement rentable, donc, qui est ouverte à la concurrence internationale. Mais attention, à côté il y a aussi l'application qui relève du renseignement. Le nombre de stations mises sur orbite ou installées sur la terre ferme et qui servent à espionner reste méconnu. Ce qu'on sait, c'est que les grandes puissances, aussi bien occidentales qu'asiatiques, ou même la Russie, ont mis au point des systèmes d'écoute et d'interception hautement performants et dont l'objectif principal reste de mettre sous la loupe les actions des autres, donc à espionner, «voler», épier et regarder chez les autres de manière non conventionnelle. Cependant, et heureusement, l'enjeu économique et technologique reste dominant. Les industries sont en train de faire face à une évolution rapide des technologies et des besoins du marché, dans un contexte de forte concurrence. Et bien que les technologies de communications, des médias et de l'informatique tardent à converger et à se compléter, la disponibilité de systèmes variés aptes à remplir une même fonction incite à sélectionner le mieux adapté, techniquement et économiquement. Les techniques militaires modernes sont en réalité les premières à bénéficier des effets des applications de la communication spatiale. «La guerre des étoiles» n'est pas qu'un film puisé dans la science-fiction. Les enjeux stratégiques ont poussé à innover dans les systèmes de brouillage, de captage et d'interception, et en cas de guerre, les avancées des systèmes de télécommunications spatiales permettent de mettre sous les yeux, dans un petit écran militaire, le théâtre des opérations. Malgré tout cela, les TLC de l'espace restent l'option pour l'avenir, le grand défi de l'homme pour... s'élever.