Le président de Talaie El Hourriyet «Tout l'enjeu du moment est de permettre au dialogue de s'enclencher en réunissant les conditions les plus favorables à son bon déroulement et à son succès.» De vendredi en vendredi, la voix du peuple ne cesse de s'élever pour réclamer le départ du gouvernement Bensalah et la poursuite de tous ceux qui ont pillé le pays de ses richesses durant 20 ans. Devant, la vague d'arrestations, d'interpellations, et de limogeages des hauts responsables de l'Etat, les figures de l'ancien système s'accrochent désespérément à un pouvoir qui leur a déjà échappé. Entre une lueur d'espoir engendrée par une prise de conscience et la maturité de millions d'Algériens, et la menace d'une impasse politique, l'institution militaire appelle au dialogue. Un appel encensé par certains acteurs de la scène politique et catégoriquement rejeté par d'autres. Pour le président de Talaie El Hourriyet, Ali Benflis, il ne subsiste que le dialogue pour envisager une sortie de crise: «Le dialogue constitue l'essence de toute action politique responsable et constructive. Il est, aussi et surtout, l'instrument devant être toujours privilégié dans le règlement des crises. Face à la crise exceptionnellement grave que connaît notre pays, cette conviction est partagée par tous et nul ne doute de sa nécessité impérieuse et urgente. Par conséquent, tout l'enjeu du moment est de permettre au dialogue de s'enclencher en réunissant les conditions les plus favorables à son bon déroulement et à son succès.» Convaincu des impacts positifs de cette option, Benflis explique dans sa réaction, ce jeudi, à l'appel au dialogue de Gaïd Salah, que l'impasse engendrée par l'application de l'article 102, ne sert aucunement, l'éventuelle instauration d'un processus de sortie de crise: «Notre pays est certes confronté à une crise politique, constitutionnelle et institutionnelle. Mais, plus grave encore, il se heurte actuellement à une impasse totale qui se dresse sur le chemin du règlement de cette crise. Cette impasse est clairement identifiée. Elle est la résultante d'une divergence profonde entre le processus actuellement conduit dans le cadre strict, intégral et exclusif de l'article 102 de la Constitution et les demandes légitimes de la révolution démocratique pacifique en marche dans notre pays.» Dans ce sens, Benflis précise que, favoriser le dialogue est conditionné par le choix des interlocuteurs et le maintien des objectifs: «Tout dialogue véritablement orienté vers la recherche d'un règlement effectif et rapide de la crise actuelle doit impérativement en faire son objet et sa raison d'être. Ce dialogue suppose des interlocuteurs valables et crédibles, un cadre précis et connu ainsi que des objectifs bien identifiés». En somme, sur 11 semaines de contestations populaires, chargées de revendications on ne peut plus précises, l'entêtement du gouvernement en place, impose un dilemme incontournable, autour de l'option du dialogue.