Mohamed Djemai et Amar Ghoul L'institution militaire a bel et bien déterminé la «règle du jeu» et que le processus de «changement» suivra la ligne «tracée» par la Loi fondamentale. Le dernier communiqué du chef d'état-major et vice-ministre de la Défense nationale, Gaïd Salah, était catégorique quant à une issue politique de la crise à laquelle fait face le pays depuis la démission de l'ex-président de la République. La démarche du général de corps d'armée réside dans le dispositif énuméré dans l'actuelle Constitution. Le dialogue doit être conçu et encadré dans ce cadre constitutionnel. Donc, l'institution militaire a bel et bien déterminé la «règle du jeu» et que le processus de «changement» suivra la ligne «tracée» par la Loi fondamentale, à savoir tenir une élection présidentielle telle que prévue par la Constitution. Le dialogue doit être aussi délimité dans le sillage de cette démarche et feuille de route de l'armée. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, une partie de l'opposition est d'emblée d'accord avec la démarche lancée par Gaïd Salah pour entamer un dialogue «inclusif» avec la classe politique et la société civile pour aller vers une élection présidentielle. La rue qui est sortie depuis le 22 février dans une marche historique ne veut pas entendre de cette oreille le changement et la feuille de route telle qu'énoncée par le chef d'état-major de l'Armée nationale populaire. Autres invités «surprises» qui veulent donner un soutien «fort» à la feuille de route de Gaïd Salah, sont les partis de la défunte Alliance présidentielle qui avait fait du soutien mordicus au cinquième mandat à l'ex-président son leitmotiv. Le parti TAJ de Amar Ghoul, un zélé défenseur de Bouteflika pendant 20 ans, vient d'annoncer son soutien au chef d'état-major pour un dialogue politique inclusif en soulignant dans ce sens que l'«on salue le dialogue entre les enfants du pays, sans exclusive ni distinction, pour parvenir à des solutions constructives favorisant le règlement de la crise, pour hâter la sortie de l'Algérie de la phase de transition vers un avenir meilleur», Amar Ghoul ne s'est pas limité à un soutien quant à la démarche de l'institution militaire, mais il a même tracé la voie qui puisse permettre aux Algériens de trouver les «solutions» concrètes à la crise en indiquant que le «peuple algérien et à tous les nationalistes parmi les forces vives et les institutions pour instaurer un climat favorable à un dialogue inclusif et fructueux qui consacre la coexistence et le rapprochement pour résoudre tous les problèmes posés et faire aboutir la prochaine présidentielle dans les plus brefs délais», et d'ajouter qu'il faut «adhérer aux efforts de l'institution militaire et de renforcer ses efforts visant à préserver la sécurité et la stabilité et faire face aux dangers qui guettent le pays», a-t-il précisé. Idem pour le nouveau secrétaire du FLN, Mohamed Djemai qui n'a pas hésité dès sa première sortie médiatique après son intronisation à la tête du FLN d'apporter son soutien à l'institution militaire en soulignant que «nous devons tout autant être aux côtés des institutions de l'Etat et en particulier de l'armée qui est actuellement la cible d'attaques importantes», et d'ajouter que l'armée «est une institution forte, cohérente et qui a joué pleinement son rôle et de manière exemplaire. Elle a préservé l'Algérie et même le mouvement populaire», a-t-il rétorqué.