La décrépitude gagne cette commune baptisée par ses habitants au nom de «Bir El Djib». Un exécutif communal se transforme en bande de malfaiteurs. Telle a été l'accusation portée à l'encontre du maire et l'adjoint au maire de la commune de Bir El Djir, localité située dans la partie est de la wilaya d'Oran. Ces deux mis en cause, en compagnie du secrétaire général de la même municipalité, viennent d'être placés sous mandat de dépôt. Cette mesure a été décidée en fin de semaine par le juge d'instruction près le tribunal d'Arzew ayant, dans le sillage de la même affaire, placé 11 autres élus sous contrôle judiciaires. Les mis en cause sont cités dans au moins 20 affaires liées à la corruption dont la principale affaire ayant accablé les mis en cause est celle portant sur la réalisation du marché couvert n'ayant, à ce jour, pas vu le jour alors que la municipalité lui a consacré une manne financière de l'ordre de 10 milliards de centimes. La décrépitude est totale dans une commune baptisée par ses habitants au nom de «Bir El Djib». Cette hydre à la fois infâme et boulimique est d'autant plus généralisée un peu partout dans toutes les sphères administratives qui impliquent très souvent des élus locaux ayant été élus par des populations avides des projets de développement. Ce n'est donc plus un simple fait divers à traiter aussi simplement étant donné que l'assaut donné a été effectué par des spécialistes, en l'occurrence les éléments de la brigade économique et financière de la sûreté de wilaya d'Oran ayant ouvert le premier front entrant dans le cadre de la lutte contre ce mal insidieux, gangrénant ayant putréfié aussi bien l'administration que la gestion des finances. Ce volet, lié aux finances, vient d'être ouvert par les policiers en question, passant au peigne fin les pièces comptables de ladite cité dans le cadre d'une enquête axée essentiellement sur au moins 20 marchés douteux. L'affaire a en un laps de temps plus ou moins record été tirée au clair malgré ses ramifications et sa complexité, d'autant plus que l'un des suspects principaux, qui n'est autre que l'actuel président de l'APC. Autrement dit, il s'agit du premier responsable qui a fait l'objet de vastes investigations. D'autant plus que son nom est cité dans plusieurs affaires traitées jusque-là par 11 tribunaux. Aussi, les enquêteurs ont misé gros sur cette série d'enquêtes ouvertes dont l'enjeu principal est de tirer au clair la gestion des affaires de la cité depuis l'installation de l'actuelle Assemblée populaire communale. Les enquêteurs ont appuyé leurs investigations sur des faits palpables, en mettant dans leur viseur le secrétaire général et le chargé de la commission des marchés ayant paraphé et agréé plusieurs projets dont les financements ont été soutenus par le budget municipal. Les premiers rounds de l'enquête ont concerné cinq membres de l'Assemblée populaire communale, 10 cadres de différents secteurs dans la commune et des entrepreneurs avant que le chef d'inculpation ne leur tombe dessus comme l'épée de Damoclès après une série d'auditions et de passage au peigne fin de la gestion comptable de la cité. Les procédures sont, jusque-là, révélatrices d'un mal profond qui ronge la gouvernance locale, dont certains responsables ont même été dociles à leurs «maîtres» qui leur ont dicté les règles à observer dans le cadre de la gouvernance des affaires locales. Localement, l'on s'attend impatiemment que des masques tombent, étant donné que les procédures lancées jusque-là se rapprochent, peu à peu, de la vérité paradoxalement troublante et abondante en matière de révélations, des ministres et des personnalités, s'estimant intouchables, seront cités dans des affaires liées à la corruption, lesquelles évoquent des dépassements gravissimes dans les dépenses des deniers publics dont le montant visé par les enquêteurs est, pour le moment, de l'ordre de 40 milliards de centimes.