Une APC dans la tourmente Le marché a été conclu tandis que les habitants de la commune d'El Karma vivent dans un noir ténébreux. Où sont donc passés les 500 millions de centimes alloués au projet? Les histoires de transactions douteuses continuent à ternir l'image de plusieurs localités composant la deuxième capitale du pays, la wilaya d'Oran. Le dernier en date vient d'éclabousser la municipalité d'El Karma, commune située à la sortie sud de la wilaya d'Oran. Sept membres de cette assemblée, faisant l'objet d'une enquête ouverte par les éléments de la Gendarmerie nationale, ont été convoqués et auditionnés par les enquêteurs. L'affaire repose essentiellement sur une transaction douteuse contractée avec une entreprise dans le cadre de l'aménagement de ladite commune et de la mise en place de l'éclairage public. Bien que le marché ait été conclu, les habitants de la commune d'El Karma vivent toutefois dans un noir ténébreux. Où sont donc passés les 500 millions de centimes alloués au projet? Il s'agit là du socle principal de l'affaire pour lequel les enquêteurs se sont mis à pied d'oeuvre en vue d'apporter des réponses. Une telle enquête est ouverte en vue d'examiner le niveau de la conformité du marché conclu avec la réglementation régissant le Code des marchés. Mais, elle vise également la délimitation des responsabilités de chacun des sept élus locaux qui ont été auditionnés. La même enquête est scindée en plusieurs chapitres dont entre autres les investigations lancées sur la disparition l'année dernière de plusieurs couffins de Ramadhan devant être distribués aux nécessiteux de la commune dans le cadre de la solidarité du mois de Ramadhan. La justice prête main forte Une autre partie des investigations porte sur la disparition des pièces de rechange des voitures placées dans la fourrière communale. 2012-2017: le mandat de tous les coups. Pour le moment, aucun chef d'inculpation n'a été retenu contre les sept élus concernés dans le cadre d'une telle affaire dont l'enquête reste ouverte. Ce sont des révélations qui ne tarderont pas à garnir le dossier ouvert par la Gendarmerie nationale. Cela ne risque pas de manquer tant que le mandat 2012-2017 n'est pas encore à sa fin. L'actuel pouvoir local, qui n'a pas été sans incidences ni encore moins sans affaires scabreuses, est marqué par toutes les formes de...coups. Comme il est riche en affaires douteuses toutes liées à la corruption, mauvaise gestion des affaires municipales, malversations et dénonciations. Sinon, comment interpréter la valse des suspensions et des actions judiciaires qui a frappé plusieurs élus locaux? Les services judiciaires et ceux de la réglementation de la wilaya d'Oran ont conjugué leurs efforts en se constituant en tant que premiers vigiles en application toute la réglementation contre des élus outrepassant ou transgressant leurs prérogatives. Durant ce mandat, l'administration locale de la wilaya a sévèrement agi contre 14 maires en les relevant de leurs fonctions. Pour cause, ces représentants du peuple ne se sont pas soumis au Code communal. Le dernier en date ne remonte pas loin lorsque la wilaya d'Oran, se basant sur la correspondance du procureur général près la cour d'Oran, a décidé de suspendre le président de l'APC de Hassi Bounif, localité déshéritée située dans la partie est de la wilaya d'Oran. Une telle mesure n'a pas été sans susciter des questionnements. Contre toute attente, aucun mal n'a été causé contre l'élu en question tant que la justice n'a pas tranché dans son cas. Les habitants de cette commune ne savent plus à quel saint se vouer depuis le dernier renouvellement des Assemblées locales de 2012. Leur APC, censée prendre en charge leurs problèmes sociaux et ceux liés au développement local, continue à vivre au rythme du blocage de ses affaires municipales. Des tiraillements à boulets rouges et les zizanies règnent en maîtres des lieux dans cette petite bourgade rattachée administrativement à la daïra de Bir El Djir. Les peaux de bananes Ces discordes, qui ne faisaient pas le bonheur des électeurs, ont atteint le point de non-retour à telle enseigne que des élus passent à l'invective, d'autres menacent leurs camarades de dévoiler leurs agissements. Au final, la justice intervient pour trancher en prenant en main des dossiers liés aux malversations, mauvaise gestion et... corruption. La machine judiciaire n'est, dans la majeure partie, pas indulgente. Pour peu que celle-ci détienne tous les éléments lui permettant d'arbitrer des affaires scabreuses. Se mettant en marche, cette machine aboutit souvent à des révélations et conclusions fracassantes mettant en cause des élus qui se sont engagés lors des campagnes électorales à réaliser des miracles. Une fois à leurs postes, la réalité est tout autre, ces élus se livrent à des activités ne relevant aucunement de leur ressort en outrepassant largement les prérogatives pour lesquelles ils ont été élus en 2012. C'est du moins ce qu'ont révélé toutes les enquêtes des services de sécurité qui ont abouti à la condamnation de plusieurs élus locaux. Le terrain d'Oran, jonché de peaux de bananes, est vraisemblablement fertile pour l'orchestration de tous les coups... bas. N'était-ce la main forte prêtée par la justice et les justiciers, plusieurs localités, notamment celles engrangeant d'importantes recettes, auraient facilement sombré dans la déferlante machine de la corruption. L'année 2015 a été marquée par la main forte prêtée par la wilaya d'Oran en mettant fin aux fonctions du maire de la riche commune pétrochimique d'Arzew. Ce dernier avait été poursuivi pour plusieurs chefs d'inculpations liés à la corruption dont la dilapidation des deniers publics, conclusion des transactions en violation de l'article 22 régissant le Code des marchés. Ensuite, ce fut au maire de Mers El Kebir et trois de ses lieutenants de «défiler» devant les magistrats. Les quatre mis en cause ont été poursuivis pour dilapidation des deniers publics, malversations, mauvaise gestion des affaires de la cité, trafic d'influence et conclusion des transactions en violant le Code réglementant les marchés. Idem pour les communes d'Aïn El Türck et d'El Karma dont des élus ont été suspendus de leurs fonctions pour des chefs d'inculpation liés à la mauvaise gestion.