Le moindre espace est ainsi ciblé par les promoteurs immobiliers. Draâ Ben Khedda est une ville commerciale attirant chaque jour des centaines, voire plus, de visiteurs, d'abord ceux des villages périphériques ensuite ceux de passage. Avec l'implantation de plusieurs unités industrielles, comme la Cotitex, l'Orlac et autres, ainsi que l'existence d'un marché de fruits et légumes offrant des produits frais et accessibles font que nombreux sont ceux qui ont élu domicile en cette ville. Draâ Ben Khedda est une ville assez bien desservie en transport, ce qui la place à environ dix minutes de Tizi Ouzou et à une heure d'Alger. Aussi, la construction connaît dans cette ville, une formidable poussée. Le moindre espace est ainsi ciblé par les promoteurs immobiliers. Cependant, ces constructeurs, du moins certains d'entre eux, semblent ne pas trop respecter les textes ou font en sorte de les détourner. C'est ainsi que le comité de quartier de la cité des Frères Mancer, plus connue sous le nom de cité des 400 logements, s'est récemment élevé contre le projet de construction de coopératives immobilières sur les espaces verts de leur cité. Dans une déclaration remise à la presse, ce comité, qui a déjà eu maille à partir avec une coopérative immobilière, s'est adressé au wali pour lui expliquer que certaines «attributions d'autorisation de construire» ont été faites sans trop regarder les problèmes qu'elles génèrent. Selon ce comité qui souligne que «ces espaces verts font partie de la propriété collective de l'ensemble des habitants du quartier et constituent leur cadre de vie», «des responsables de l'APC, souvent d'anciens élus, ne se gênent pas pour construire souvent, mur contre mur, des immeubles sur ces espaces verts». Se basant sur les textes de loi actuellement en vigueur, le comité de cité affirme être «déterminé à empêcher par tout moyen pacifique ce type de construction» et pour renforcer son affirmation a carrément grillagé le site en question. les protestataires disent avoir informé le wali, le chef de daïra et l'actuel P/APC. Il semble, selon eux, que toutes ces autorités se soient exprimées en leur faveur. Récemment, une coopérative immobilière s'est installée face au Cfpa de cette ville, autrement dit, sur un espace vert de cette cité, aussi les jeunes gens du quartier se sont-ils révoltés et ont stoppé les travaux. Dans un autre espace de la cité, une autre coopérative est venue s'installer et, soulignent les membres du comité de quartier: «Les coopérateurs étaient venus alors en force afin de commencer les travaux.» Là aussi, il a fallu la mobilisation de tous les habitants du quartier. Une autre affaire actuellement pendante devant la justice «empoisonne» toujours la vie des gens de la cité. Les espaces verts des cités semblent devenir, au fil du temps, la pomme de discorde entre les citoyens et notamment, entre les habitants de ces cités et les coopérateurs. Il est temps que les pouvoirs publics mettent le holà à ce genre de constructions en faisant respecter les textes en vigueur.