Le 14 mai 2018, jour du 70e anniversaire de la création d'Israël, l'inauguration de l'ambassade des Etats-Unis à El Qods donne lieu à un bain de sang dans la bande de Ghaza. Au moins 62 Palestiniens sont tués et plus de 2400 blessés par l'armée israélienne instruite de «ne rien laisser passer» par Netanyahu. Depuis le 30 mars, la bande de Ghaza est le théâtre de manifestations le long de la frontière pour réclamer notamment la levée du blocus israélien, imposé depuis plus de dix ans. «Les Etats-Unis ne sont plus un médiateur au Moyen-Orient», déclare le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, qualifiant l'ambassade américaine de «nouveau poste avancé de la colonisation». Le 16 mai, le Guatemala devient le deuxième pays à transférer sa représentation diplomatique à Jérusalem. Le Paraguay fait de même, mais transfère à nouveau son ambassade à Tel-Aviv quatre mois plus tard. A ce jour, seuls les Etats-Unis et le Guatemala ont brisé le consensus international. D'autres pays ont annoncé déménager leur ambassade à El Qods, mais sans concrétisation. Les 29 et 30 mai, l'armée israélienne frappe à Ghaza des dizaines de cibles palestiniennes, en représailles, dit-elle toujours, aux tirs d'une centaine de roquettes et d'obus contre son territoire. Le 14 juillet, Israël mène des frappes aériennes sur Ghaza après des heurts à la frontière et une confrontation avec le Hamas. Plus de 260 Palestiniens ont été tués depuis le début, le 30 mars 2018, des «Grandes marches du retour» à Ghaza, qui ont donné lieu à des violences avec les forces israéliennes. Deux soldats israéliens ont été tués. Outre la dénonciation de l'embargo, les manifestations visent à défendre la revendication des Palestiniens à retourner sur les terres dont ils ont été chassés à la création d'Israël en 1948. Le 31 août 2018, l'administration américaine annonce qu'elle ne financera plus l'Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), une semaine après avoir supprimé plus de 200 millions de dollars (170 millions d'euros) d'aide aux Palestiniens. Le 10 septembre, les Etats-Unis annoncent la fermeture du bureau de représentation palestinienne à Washington, accusant les dirigeants palestiniens de refuser de parler à l'administration Trump et d'engager des «négociations de paix» avec Israël. Cette mission jouait le rôle d'une ambassade de l'Autorité palestinienne aux Etats-Unis. Le 4 mars 2019, le consulat général des Etats-Unis à El Qods, qui faisait office d'ambassade de fait auprès des Palestiniens, cesse d'exister. C'est «le dernier clou enfoncé dans le cercueil» du rôle de médiateur joué par les Etats-Unis, tweete le numéro deux de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erekat. Le 10 avril, Donald Trump affirme que la victoire de son «ami» Benjamin Netanyahu aux législatives israéliennes augmente les chances d'aboutir à la paix. Le 23, son gendre et conseiller Jared Kushner, chargé depuis deux ans de parvenir à «l'accord ultime» entre Israéliens et Palestiniens, déclare que son «plan de paix» sera dévoilé après le Ramadhan. Le 2 mai, Kushner affirme que ce plan ne fait pas référence aux «deux Etats», au coeur de la diplomatie mondiale depuis des années, et «consacrera Jérusalem comme capitale d'Israël».