Après la Haica, c'est au tour de la Ligue tunisienne de défense des droits de l'homme (Ltdh), de déplorer la montée de violence dans les séries et les feuilletons ramadhanesques, diffusés sur les différentes chaînes tunisiennes.Tout en exprimant son attachement à la liberté d'expression, Jamel Msalem, le président de la Ltdh a estimé que lesdites chaînes devraient avertir les téléspectateurs du contenu et indiquer que certaines scènes sont interdites aux mineurs.«Il y a un excès de violence dans certaines séries, ce qui pourrait banaliser la violence», a déclaré le président de la Ltdh, sur la radio Jawhara FM, en rappelant que les soirées ramadhanesques réunissent les membres de la famille de tout âge.Il a également rappelé que la liberté d'expression est un fait acquis et que la Ltdh la défendra inconditionnellement tant que celle-ci est respectée et tant que les institutions médiatiques se conforment aux lois mises en place par les instances de régularisation des médias.Parmi les séries les plus critiquées, «Awled Moufida», diffusée sur El-Hiwar Ettounsi, est en pole position. Certains téléspectateurs dénoncent une violence exagérée et des scènes vulgaires.En réaction Wahida Dridi, qui joue le rôle principal de Moufida, a appelé ceux qui la critiquent à boycotter la série. L'actrice a estimé que les jeunes Tunisiens ne vont pas être influencés par «Awled Moufida», en affirmant que les scènes du feuilleton sont inspirées de la réalité du pays et que de toute manière, les enfants ont tous un smartphone et voient ces mêmes scènes ailleurs.La comédienne affirme que les jeunes trouvent tout sur Internet, qu'ils boivent de l'alcool, qu'ils ne regardent pas les sites pornographiques, qu'ils ne regardent pas des crimes en direct sur Internet... Il y a surtout une augmentation de l'insipidité et de la vulgarité ambiante des feuilletons présentés, truffés d'erreurs de scénario, de montage, d'éclairage, aux dialogues creux, avec des acteurs, vraisemblablement mal dirigés, avec un jeu grinçant de fausseté, aux mimiques théâtrales exagérées et aux répliques pathétiques. Pour rappel, «Awled Moufida» est un feuilleton dramatique tunisien en 14 épisodes de 41 minutes, diffusés sur El Hiwar El Tounsi durant le Ramadhan. Il est écrit et dialogué par Sami Fehri et Sadok Halwes, et réalisé par Fehri. Il en est à sa 4e saison. Une deuxième saison de 21 épisodes a été diffusée durant le Ramadhan 2016. Une 3e saison de 14 épisodes a été diffusée durant le ramadhan 2017. Une 4e saison est confirmée pour le Ramadhan 2019. La série se concentre sur les problèmes familiaux, sociaux et conjugaux (racisme, relations hors mariage, enfants naturels, adultère, agressions des femmes, pauvreté, etc.). Moufida est une femme tunisienne qui travaille au restaurant qu'elle a hérité de son père, et vit avec ses trois fils et son mari, alcoolique. À cause de l'attitude irresponsable de son mari, elle tombe amoureuse de Sherif, un ami proche de son mari, et donne naissance à, un enfant. Sherif décide après six ans de relation secrète, de rompre avec elle et de quitter le pays pour aller travailler en France, tout en sachant qu'il est le père de l'un de ses fils; il devient alors multimillionnaire. 20 ans après son départ, il revient lorsqu'on lui diagnostique un cancer en phase terminale, avec une espérance de vie estimée à six mois, afin de savoir qui est son fils, pour qu'il hérite de toute sa fortune. Là, il décide de tout tenter pour atteindre son but. Après plusieurs péripéties, l'un des fils de Moufida apprend qu'il s'agit de son grand frère Badr, deux fois champion de Tunisie de boxe anglaise. Il décide alors de le lui dire mais sa femme le convainc de se faire passer pour le fils de Sherif pour lui voler sa fortune, après sa mort. Un scénario bien ficelé qui a eu du succès en Tunisie. [email protected]