Il n'y a pas eu de dialogue avec les protestataires. C'est, au contraire, par le biais de la réquisition de la force publique, qu'est venue la réaction des autorités locales. La daïra de Tinerkouk, dans la wilaya déléguée de Timimoun (Adrar), a vécu dans la soirée de mardi dernier, des violences, conséquence d'une protestation de jeunes chômeurs, désireux de se faire embaucher par les entreprises pétrolières qui opèrent dans la région. Cette flambée de violence, n'est en réalité, pas subite. Le feu couvait depuis plus d'un mois à Tinerkouk. En mars dernier, des dizaines de jeunes avaient pris la résolution de bloquer l'accès à l'une des entreprises installée dans la daïra. L'action a déjà été menée, avec succès d'ailleurs, par de jeunes contractuels annabis qui luttaient pour des CDI au sein du complexe El Hadjar. Il se trouve, cependant qu'après plus d'un mois, les jeunes de Tinerkouk n'ont pas perçu la moindre réaction, ni des dirigeants des entreprises ni des autorités locales. Le feu qui couvait est remonté, ce mardi, à la surface. Il n'y a pas eu de dialogue avec les protestataires. C'est, au contraire, par le biais de la réquisition de la force publique, qu'est venue la réaction des autorités locales. Les gendarmes déployés sur place avaient pour instruction de procéder à la réouverture de l'entreprise et l'éloignement des protestataires. Ces derniers ont manifesté leur colère dans le centre-ville de Tinerkouk. Ils ont purement et simplement emmuré les portes des sièges de la commune et de la daïra. Là encore, cette forme de protestation qui se développe un peu partout dans le pays, a fait réagir les mêmes autorités et instruit les policiers pour éloigner les manifestants. Cette seconde entrave à leurs manifestations, les jeunes l'ont très mal prise et ont brisé les cordons formés par les forces de l'ordre autour des établissements publics. Ils ont fait irruption dans les locaux de la daïra et y ont déclenché un incendie. Des équipements de bureau et du matériel entreposé au parc de la daïra ont été saccagés par une foule très en colère. La violence a été telle que l'on a craint un drame, en raison de la proximité du domicile du chef de daïra qui y vivait en famille. N'était-ce l'intervention rapide et énergique de la police qui a mis le chef de daïra et sa famille, à l'abri, Tinerkouk aurait fait la Une des médias nationaux. Et pour cause, le logement familial été assailli et vandalisé par les jeunes. Cette nuit de violence dans une bourgade réputée très calme, a fait une vingtaine de blessés légers parmi les forces de l'ordre. Dans le camp des manifestants on déplore quelques blessés, sans gravité.