Le CNES exige l'augmentation des salaires, l'élaboration d'un statut pour l'enseignant du supérieur, le logement social... C'est désormais une tradition: jamais il ne se passe une année sans que l'université ne connaisse un mouvement de protestation. Et, mine de rien, ce sont les mêmes revendications qui reviennent. Les revendications d'ordre socioprofessionnel et pédagogique sont constamment mises en avant par les enseignants du supérieur. Et c'est pour ces mêmes raisons qu'ils enclencheront, à partir du 24 janvier prochain, un mouvement de grève. Cette décision a été adoptée à l'issue de la réunion du bureau national du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), tenue le 6 décembre dernier, à Oran. Selon le bureau national de ce Conseil, ce mouvement de protestation vient pour répondre au silence de la tutelle. Un silence qui persiste depuis bien longtemps. En effet, toutes les revendications émises par les enseignants sont restées lettre morte. Au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, il semble que tout va pour le mieux. Pourtant, les enseignants considèrent que les choses ne cessent de se détériorer. Pour rappel, le chef du gouvernement avait promis de présenter le projet de la fonction publique devant le conseil des ministres. Cette promesse a fait que le Conseil des enseignants du supérieur a suspendu son mouvement de grève qui devait être observé au mois de mars de l'année dernière. Néanmoins, ce projet qui devait être exposé pour débat avant le 15 mars 2004, est, depuis le temps, resté dans les casiers du gouvernement. En outre, il faut savoir que les enseignants du supérieur exigent, entre autres, une augmentation des salaires, l'élaboration d'un statut pour l'enseignant du supérieur, le logement social ainsi que la démocratisation de la gestion de l'université. Ce dernier point ne cesse d'ailleurs d'être soulevé à chacune des rencontres regroupant le Cnes et le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Il s'agit d'élaborer un système d'alternance à la tête de l'université, basé sur des élections. Toutefois, la tutelle n'entend pas répondre à cette exigence, comme elle l'a fait avec les autres revendications émises dans la plate-forme remise au ministre de l'Enseignement supérieur, lors de la rencontre du 22 novembre 2004. Pour le moment, les membres du bureau national du Conseil national des enseignants du supérieur se disent prêts à entrer en contact avec la tutelle en vue d'entamer les pourparlers. Coté tutelle, rien à signaler. En attendant, l'université poursuit son plongeon dans les abysses, et les problèmes auxquels elle fait face s'exacerbent. Cela ne concerne pas uniquement les enseignants. Il se trouve que même les étudiants vont adopter la même position. D'ailleurs, l'Union nationale des étudiants algériens (Unea) enclenchera le 7 janvier prochain un mouvement de grève. A noter qu'un rassemblement devant l'Office national des oeuvres universitaires (Onou) a été observé la semaine dernière. Le temps donc ne joue pas en faveur de la tutelle. D'où la nécessité de remédier avant que «la marmite n'explose».