Le CNES doit respecter, selon lui, les lois et ses revendications doivent être fondées. «Nous n'accepterons jamais que l'université algérienne revive la même situation qu'en 1990.» C'est avec ces propos que le ministre de l'Enseignement supérieur, M.Rachid Harraoubia, s'est adressé aux directeurs des établissements et cités universitaires qui se sont réunis hier, à l'ENA pour une évaluation de la situation dans ce secteur. Le ministre s'est montré d'ailleurs intran-sigeant envers les personnes qui sont derrière les situations de troubles au sein des universités. Il a laissé entendre dans ce sens que la loi sera appliquée rigoureusement à tous ceux qui utilisent l'université et la religion à des fins politiques. Rappelons que M.Harraoubia avait révélé dernièrement que cette année, plusieurs enseignants, de jeunes assistants, ont été révoqués pour incitation à la grève, sans pour autant préciser leur nombre ou leur orientation politique. Evoquant les problèmes pédagogiques enregistrés dans certaines universités, comme les orientations et les changements effectués sur les bulletins de notes des étudiants, le ministre révélera que 1% des chefs d'établissement sont complices. Pour lui, l'acte pédagogique revient à l'enseignant. «Dorénavant, personne n'a le droit de modifier les notes sauf les enseignants». Quant aux personnes qui sont complices dans les dépassements concernant les bourses, il affirmera que la justice sera saisie. Interrogé sur la grève du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) prévue à partir du 24 janvier, M.Harraoubia répondra: «Je suis pour le respect des lois et des prérogatives de chaque partenaire social, à condition que ce dernier respecte ces lois et que les revendications soient fondées.» Notons que le Cnes a pris la décision d'enclencher une grève à l'issue de la réunion du bureau national. Selon ce dernier, ce mouvement de protestation vient répondre au silence de la tutelle. Les enseignants du supérieur exigent, en fait, une augmentation des salaires, l'élaboration d'un statut pour l'enseignant du supérieur, le logement social ainsi que la démocratisation de la gestion de l'université. Ce dernier point ne cesse d'ailleurs d'être soulevé à chacune des rencontres regroupant le Cnes et le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Par ailleurs, M.Harraoubia a saisi l'occasion de cette rencontre pour révéler l´existence au niveau national de 219 cités universitaires, dont 20 au niveau de la wilaya d´Alger, de 46 directions d'oeuvres universitaires et de 29 établissements, ayant déjà adopté le nouveau système LMD (Licence-Master-Doctorat). Il a souligné entre autres que l´Algérie "est le seul pays au monde qui assure un enseignement supérieur à titre gracieux à ses étudiants". Il a, par ailleurs, déploré le fait que "certains étudiants passent plus de 15 ans au niveau de certaines résidences universitaires". Le ministre a également exhorté les responsables des établissements universitaires à utiliser les technologies de l´information et de la communication (TIC) à travers l´usage du nouveau réseau créé par le ministère pour leur permettre "une meilleure connaissance et interconnexion avec ce qui se passe dans le monde dans le domaine de l´enseignement supérieur et la recherche scientifique".