Pour avoir transporté plus de 30 kilogrammes de drogue traitée, deux personnes ont écopé dimanche d'une peine de 10 ans d'emprisonnement. Les membres du tribunal criminel étaient soulagés, dimanche en fin d'après-midi, à l'issue du prononcé du verdict se rapportant à l'affaire dite «des transporteurs clandestins de came». Le tribunal criminel a bossé sur les contours de l'arrêt de renvoi bien étoffé du fait de l'excellent boulot réalisé par la police judiciaire du coin. Le juge regarde bien en face l'accusé Saïd. M.trente-sept ans environ un âge qu'il ne fait pas bizarrement, tant la belle vie qu'il mène grâce aux subsides de la came. Il le dévisage longuement avant de lancer sans état d'âme: «Accusé, vous allez commencer par prendre une résolution intérieure et tout dire au tribunal criminel, sans chercher de tricheries, à travers des dribbles inutiles! Seule la stricte vérité nous permettra d'aller droit sur la clarté! Est-ce compris? Je ne voudrais pas redire ce que je suis en train d'égrener!», annonce, sans se précipiter, le président qui est effectivement bien dans sa peau, surtout que les deux charmantes et pimpantes conseillères sont elles aussi dans leur jour. Quant au représentant du ministère public, malgré son noviciat dans de pareilles audiences, il est fin prêt pour des joutes rugueuses mais loyales. L'assistance, clairsemée est enveloppée dans l'ambiance créée par un service d'ordre au top, surtout que les gendarmes veillent au bon déroulement des débats qui s'annoncent en faveur de l'application de la loi et uniquement cela. Le gus incriminé et lourdement condamné avait été appréhendé en 2018, après avoir été la cible des enquêteurs qui sont finalement arrivés à identifier le bonhomme qu'ils recherchaient déjà pour une autre affaire de came qui remonte à l'été 2013, mais les recherches à l'époque butaient sur des écueils extra - judiciaires. Or, connaissant l'entêtement des policiers, leurs efforts allaient être enfin couronnés de succès avec un «pot» remarquable. Car il faut vite le souligner, les flics qui n'ont pas avec eux la «baraka», peuvent attendre les résultats Ajoutez la loi 04-18 du 25 décembre 2004, relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic illicite de stupéfiants et ses articles «hallouf», et vous comprendrez le comportement des sept membres du tribunal criminel et la sentence prononcée en toute indépendance et conscience. Le travail fut remarquable, bien mené et ficelé comme l'aime tout parquetier méticuleux. La chambre d'accusation étant à pied d'oeuvre, le dossier atterrira sur le pupitre de la «crim'»! Et dimanche fut le jour de la punition du criminel jusqu'alors, en ballade entre Oran, Sidi Bel Abbés, Belouizded (Alger), Ouargla, El Oued et Tébessa! Le jour du procès, l'accusé traînait un boulet qu'il était seul à soupeser. Il sentait avec une atroce douleur, l'écrasante angoisse qui le tenaillait. L'accusé Saïd était tout ouïe et n'arrivait pas à saisir le sens des mots simples que débitait depuis un bon moment l'homme de droit. L'interrogatoire durera un bon bout de temps, car le niveau intellectuel de laccusé n'a pas permis de vite passer à la vitesse supérieure. Les faits parlent en eux-mêmes et l'accusé est acculé. L'avocat commis d'office est presque muet devant tant d'évidence. Ses interventions se comptent sur les doigts d'une seule main. Et encore de pâles interventions qui n'apporteront absolument rien de précis aux débats qui s'achèveront sur les délibérations du tribunal criminel lequel reviendra quatre-vingt-dix minutes plus tard avec l'assommant verdict de dix ans d'emprisonnement ferme.
