Voilà un jeune qui a étudié aux «States» et est poursuivi pour commercialisation, détention et usage de came. Brrrr! Le client de Maître Mahmoud Nouri risque gros car détenu pour détention, usage et commercialisation de stups, faits prévus et punis par la loi 18-04 du 25 décembre 2004 relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substance psychotropes. Une loi dont les dispositions générales avaient tout prévu pour ce qui est de prévenir et de réprimer les amateurs de came de tous bords, surtout que notre pays a signé la convention unique sur les stupéfiants de 1961 modifié par le protocole de 1972. Malgré toutes les précautions prises par l'Etat pour protéger la société contre ce fléau, les procès se multiplient et les peines avec. A la barre, le détenu va vouloir dribbler Inès-Kouhil Boughaba, la vigilante présidente de la section correctionnelle du tribunal de Bir Mourad Raïs (cour d'Alger). Et en tentant le «dribble», il dit avec beaucoup de détermination que ce sont les...flics qui lui ont donné les psychotropes: «J'ai 25 ans, j'étudie en langue étrangère...» «Ah bon! un étudiant qui se fait avoir par des policiers?», s'exclame Mourad Hellal le procureur qui n'est pas surpris de l'air grave appuyé d'une grimace qui ne ressemble ni à un sourire ni à un reproche. Le détenu parle. Il parle bien même et démontre, si besoin est, qu'il n'a rien d'un voyou livré aux «quatre-vents» du trafic de drogue. La présidente l'a vite compris. Même Mourad Hellal, le fougueux parquetier d'habitude prompt à s'enflammer lorsqu'il a devant lui ce genre d'inculpés, se montre avare en questions ce dimanche, préférant confier le soin à Kouhil de juger cet inculpé qui sera farouchement défendu par un duo d'enfer d'avocats: Maître Mahmoud Nouri et sa jeune cadette, Maître Naziha Selmi, visiblement au parfum du dossier et de quelle manière. Tout sera dit au moment des plaidoiries et la juge qui sait s'y prendre, a laissé faire le tandem de défenseurs motivés. «Il faut de suite signaler que les inculpations ont été retenues à la suite de simples déclarations. La justice, c'est un tout. La police judiciaire vient poursuivre mon client sur et autour de déclarations récoltées ça et là! Ce n'est pas comme cela que nous réglerons le problème de la drogue et ses effets dévastateurs. Toutes les opérations de fouille n'ont rien donné. Il n'y a aucune preuve. Il n'y a aucune expertise qui puisse déterminer que ces cachets sont des «soulageants» ou des «défonçants». Et pour arriver à la détention, c'est comme l'usage, «nous réclamons l'éloignement de la commercialisation et l'octroi des circonstances atténuantes pour ce qui est de la consommation», a conclu le conseil. Maître Naziha Selmi prend le relais de son aîné pour protester énergiquement autour de ce dossier analogue au tribunal de Bab El Oued et nous avions décelé les mêmes anomalies. «La police prétend avoir trouvé les psychotropes dans une pièce sur le sol. Rien ne prouve que ces cachets lui appartiennent. Et puis qui est ce Qarnit? La police judiciaire est passée à côté de cette affaire car pour retenir la commercialisation, y a-t-il des clients prêts à acheter ces cachets? Il était seul en possession de médicament ou drogue sans argent sur lui. Il a étudié aux USA et est revenu travailler et aider sa famille, sa mère en particulier qui s'est sacrifiée pour son succès dans les études à l'étranger!», avait articulé Maître Selmi qui sera rassurée tout comme son aîné Maître Mahmoud Nouri, toujours à l'aise à la barre, en prenant note du verdict. Celui-ci consiste en la relaxe pour ce qui est du trafic de came et une peine de deux mois d'emprisonnement assortie du sursis pour usage de stups.