Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a fait un constat négatif de l'année 2005. L e président du parti, Boudjerra Soltani a indiqué hier qu'il était temps d'ouvrir le champ de l'audiovisuel au secteur privé car, sans cela, on ne pourrait parler de «liberté d'expression» en Algérie. Il interpelle les pouvoirs politiques sur la révision du code de l'information. Il considère qu'il est inadmissible de continuer à gérer le secteur de l'information sans ministre de tutelle. Il propose sa nomination ou sa suppression en bonne et due forme. Mais laisser la situation ainsi relève du surréalisme. Comme il a appelé à la promotion du travail syndical. Il estime que les empêchements et les contraintes que subissent les syndicalistes vont à l'encontre du «multipartisme». La maladie du président a été utile dans le sens où elle a «révélé les non-dits» qui l'ont accompagnée. Sollicité de mieux préciser son idée, il a indiqué que «les centres d'allégeance» ont été transférés pendant la période caractérisée par la rumeur et les « informations peu rassurantes». Soltani a critiqué pour la première fois «l'Alliance présidentielle» qu'il juge mise dans une situation de «gel voulu» et demande sa «réactivation». Il a insisté également sur le retard accumulé dans la rédaction des lois relatives à la réconciliation. Interrogé par L'Expression sur les causes de ce retard, il a répondu que « le président de la République a toute la latitude de décider du moment» pour les faire sortir et que les raisons ne sont ni dans les «conflits internes du pouvoir» ni dans «le ministère de la Justice » mais que ce n'est qu'une question de programmation et de temps. A bien peser le constat du MSP, l'année 2005 n'a pas été l'année des réalisations. On rattrapera peut-être le temps perdu l'année prochaine. Mais Abdelmadjid Menasra, président du conseil politique du parti, est allé plus loin en dressant un réquisitoire de l'année écoulée et bien entendu des gens chargés des réalisations. Il a rejoint son président sur l'appréciation du travail négatif de l'Alliance et appelé à sa réactivation et à plus de consultations entre les partis qui la constituent. La réconciliation, les scandales financiers, la loi du 23 février, le programme de développement, le code de la famille, la suppression de la matière des sciences islamiques dans l'enseignement, la loi relative aux boissons alcoolisées, la criminalité et enfin l'état d'urgence qu'on refuse de lever même si la situation sécuritaire s'est nettement améliorée, sont autant de sujets qui ont été disséqués. Il a terminé son discours en revendiquant plus de liberté par la levée des restrictions qui empêchent les gens de créer des partis politiques et des associations nationales et, bien sûr, la libéralisation du secteur de l'information. Soltani n'a pas raté l'occasion de lancer une flèche empoisonnée au FLN au sujet du «gouvernement de l'ombre» que Belkhadem lui-même a réfuté avant-hier . En tout cas, Soltani reconnaît le droit d'auteur sans comprendre la signification de la «chose» de Tou. S'agissant des questions en relation avec la maladie du président, les deux orateurs ne relèvent aucune «atrophie» des institutions. Au contraire, ils considèrent qu'elles ont fonctionné «normalement» et cela constitue une «première» en Algérie.