Oran a globalement bénéficié depuis ces cinq dernières années de plus de 100 milliards de DA. Avec 55 milliards de dinars consacrés au programme de soutien à la relance économique, et près de 50 milliards alloués dans le cadre des différentes lois de finances, Oran a globalement bénéficié depuis ces cinq dernières années, de plus de 100 milliards de DA devant permettre de financer de grands projets urbains inscrits au programme de son développement local. Parmi ces opérations figurent la grande galerie périphérique d'assainissement, la rocade sud (4e périphérique) avec ses ouvrages d'art, un palais des congrès, un complexe sportif d'envergure et une série d'autres projets dont certains ont été livrés ou sont en cours d'achèvement. En matière d'alimentation en eau potable, le projet d'adduction du Gargar et la mise en fonctionnement de l'unité de dessalement d'Arzew ont atténué le déficit actuellement estimé à plus de 100.000 m3/j. L'achèvement attendu du projet de réseau dit MAO permettra, indique-t-on, de résorber, sinon de réduire considérablement cet écart. En matière de santé, tous les Oranais ont applaudi à la livraison du nouvel hôpital universitaire de l'Usto. L'hôtel Sheraton, infrastructure hôtelière de classe internationale qui faisait défaut à Oran, est venu embellir le prolongement est du Front de mer. Extension de l'aéroport d'Es Sénia, autoroute Oran-Aïn Témouchent, tramway et d'autres opérations sont en cours ou prévues et qui permettront, sans doute, d'améliorer sensiblement les conditions de fonctionnement de la ville d'Oran et de sa proche périphérie. Cependant, et malgré tous ces efforts et ces moyens consentis par l'Etat, le pessimisme reste encore ici de rigueur quand il s'agit d'aborder les questions liées à des préoccupations sociales fondamentales telles que l'emploi, le logement, l'école et la santé. En matière de projets d'investissements créateurs de richesses et d'emplois, beaucoup s'accordent à souligner la stagnation, voire la régression liée à la fermeture des usines, notamment dans le secteur des textiles, aux dysfonctionnements vécus par certaines institutions telles que le Calpi local, au marasme économique ambiant ou encore au très fort exode rural enregistré par la capitale oranaise. Dans le domaine du logement, l'offre reste encore bien loin de pouvoir satisfaire une demande cumulée, estimée à plus de 70.000 dossiers enregistrés pour la seule commune d'Oran. Entre la nécessité d'éradiquer les 4000 bidonvilles recensés à travers la wilaya, le recasement des familles sinistrées, victimes des effondrements récurrents du vieux bâti oranais, le relogement des habitants du quartier des Planteurs dans le cadre de la grande opération de restructuration prévue pour cette zone et l'obligation de reloger les familles délocalisées par l'implantation de nombreux projets d'utilité publique en cours, il ne restera pratiquement plus rien pour répondre aux demandes classiques générées par les besoins d'une population en constante croissance. En matière d'infrastructures scolaires, c'est visiblement le même schéma avec les mêmes insuffisances qui est reconduit d'année en année depuis plus de deux décennies. Exode rural et démographie galopante se conjuguent dans les communes de la wilaya et les quartiers périphériques pour accentuer le manque de classes et d'établissements scolaires. Souvent livrées dans la précipitation, sous les injonctions politiques liées à chaque rentrée scolaire, des écoles inachevées et truffées de malfaçons, sans chauffage et sans finitions, accueillent parfois plus d'une quarantaine d'écoliers par classe. Oran, la plus grande commune du pays en termes de population, risque malheureusement de rester encore longtemps pénalisée par un déficit croissant en infrastructures et équipements dans plusieurs domaines.