Jared Kushner, conseiller et gendre du président américain, chargé par son beau-père de parvenir à «l'accord ultime» entre Israéliens et Palestiniens, a fait savoir qu'il entendait le dévoiler «très bientôt». Les dirigeants palestiniens ont affirmé, hier, qu'ils n'avaient pas été consultés au sujet d'une conférence économique prévue le mois prochain dans le cadre du plan de paix israélo-palestinien promis par Donald Trump. La Maison-Blanche a annoncé dimanche qu'elle coorganiserait avec Bahreïn une conférence les 25 et 26 juin sur les aspects économiques du plan de paix américain, «très attendu» selon elle.»Nous n'avons été informés par aucune partie de la réunion annoncée à Bahreïn», a déclaré Saëb Erakat, secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).» Nous n'avons mandaté aucune partie pour négocier en notre nom», a-t-il souligné dans un communiqué. Les Palestiniens boycottent l'administration américaine depuis que le président Donald Trump a rompu avec des décennies de consensus en reconnaissant El Qods comme capitale d'Israël en décembre 2017. Ils considèrent la partie orientale de la ville comme la capitale de l'Etat auquel ils aspirent et ont montré peu d'intérêt pour le plan de paix américain, convaincus de l'extrême partialité de l'administration Trump en faveur de la politique annexionniste d'Israël. Jared Kushner, conseiller et gendre du président américain, chargé par son beau-père de parvenir à «l'accord ultime» entre Israéliens et Palestiniens, a fait savoir qu'il entendait le dévoiler «très bientôt». Il avait auparavant dit que ses propositions seraient présentées après le ramadan, qui prend fin début juin. Alors que Donald Trump se dit persuadé de réussir là où tous ses prédécesseurs ont échoué, Jared Kushner a promis des idées nouvelles, estimant que les solutions traditionnelles n'avaient pas permis de parvenir à un accord. Il refuse ainsi de parler de la solution dite «à deux Etats», israélien et palestinien, pourtant au coeur de la diplomatie mondiale depuis des années. L'atelier coorganisé avec les autorités de Manama, intitulé «De la paix à la prospérité», va réunir des dirigeants de plusieurs gouvernements, de la société civile et du monde des affaires. Il s'agit d'une «opportunité charnière» pour «partager des idées, évoquer des stratégies et encourager le soutien à des investissements et initiatives économiques potentiels qui pourraient être rendus possibles par un accord de paix», a estimé dimanche la présidence américaine dans un communiqué commun avec le royaume de Bahreïn. Les Palestiniens y voient une contrepartie financière en échange de l'acceptation de l'occupation israélienne en cours. «Les tentatives visant à promouvoir une normalisation économique de l'occupation israélienne de la Palestine seront rejetées», a déclaré M. Erakat. «Il ne s'agit pas d'améliorer les conditions de vie sous l'occupation, mais d'atteindre le plein potentiel de la Palestine en mettant fin à l'occupation israélienne», a-t-il ajouté.