Le mouvement estudiantin semble s'ancrer dans le temps et dans l'espace Les étudiants ont insisté sur l'indépendance de la justice et des jugements justes. Comme chaque mardi, les étudiants ont poursuivi leur mouvement de protestation contre le système, réclamant à chaque marche qui les conduit de l'université 1 des frères Mentouri au centre-ville le départ des autres symboles du système, à savoir le Premier ministre et le chef de l'Etat par intérim. Les étudiants ne reculent pas devant cette revendication, insistant également sur l'indépendance de la justice et des jugements justes. Ils scandaient: «On ne s'arrêtera pas», ou encore «Système dégage, FLN dégage, RND dégage, Bedoui dégage et Bensalah dégage». Par des affiches, les étudiants et les enseignants interpellent les magistrats pour qu'ils interviennent dans le cadre de leurs fonctions, pour instaurer la justice. Ils scandaient «Algérie libre et démocrate», ou encore «Trouhou gaâ». Ainsi, les étudiants, mais aussi les enseignants, ne changent pas de revendications. Pour eux, c'est primordial et les figures de l'ancien système doivent partir. Une condition pour accepter une élection prévue en juillet prochain. Ils disent également non au dialogue avec ceux qui ont poussé le pays au pourrissement. Les étudiants, même en plein Ramadhan, ne se découragent pas et veulent aller jusqu'au bout de leurs revendications, jugées légitimes. Ils sont à leur 13ème mouvement depuis le 22 février et nullement découragés, même avec le froid et la pluie d'hier. Ils ont renouvelé leur rejet total du régime, réclamé un Etat de droit, tout en rejetant l'élection présidentielle du 4 juillet. Un dispositif sécuritaire a été dressé en la circonstance, mais sans aucune intervention des forces de l'ordre. Le caractère pacifique des manifestations était le mot d'ordre. Durant au moins deux heures, les étudiants et les enseignants sont restés au centre-ville. Ils ont occupé l'espace, lançant les slogans habituels, «Pour un Etat juste et démocratique», «Pour une justice indépendante de transition». Ainsi, depuis le début du mouvement populaire, les étudiants créent des slogans originaux pour chaque marche, et en fonction de l'actualité politique. Comme à chaque fois aussi, des passants curieux n'hésitent pas à venir encourager les manifestants, tout en prenant des photos. Ces derniers, soit les manifestants, promettent d'être dans la rue chaque mardi et chaque vendredi pour faire aboutir leur droit à la justice.