Les étudiants et enseignants à Constantine et à l'instar des autres wilayas ont poursuivi leur mouvement de protestation contre le système. Moins nombreux cependant, mais aussi déterminés, les manifestants ont brandi comme d'habitude des pancartes demandant le départ du Premier ministre Noureddine Bedoui et du chef de l'Etat Abdelkader Bensalah. Les manifestants reviennent également vers le départ des deux partis qui sont à leurs yeux à l'origine du malheur du pays, le RND et le FLN. Pour les dizaines d'étudiants qui étaient rassemblés devant le centre culturel Al Khalifa et d'autres, à quelques mètres, vers la pyramide, refusent également des élections sous la coupe de Bédoui et Bensalah. Par des affiches, les étudiants et enseignants interpellent les magistrats pour intervenir dans le cadre de leurs fonctions pour instaurer la justice. Ils scandaient «Algérie libre et démocrate», «Bédoui, Bensalah dégagez», «FLN, RND dégagez», ou encore «Trouhou gaâ». Ainsi les étudiants, mais aussi les enseignants, ne changent pas de revendications. Pour eux, c'est primordial et les figures de l'ancien système doivent partir. Une condition pour accepter des élections prévues en juillet prochain. Ils disent également non au dialogue avec ceux qui ont poussé le pays au pourrissement. Les étudiants, même en plein Ramadhan ne se découragent pas et veulent aller jusqu'au bout de leurs revendications jugées légitimes. Ils sont à leur 11ème mouvement depuis le 22 février. Ils ont renouvelé leur rejet total du régime, réclamé un Etat de droit tout en rejetant l'élection présidentielle du 4 juillet. Un dispositif sécuritaire a été dressé en la circonstance, mais sans aucune intervention des forces de l'ordre. Le caractère pacifique des manifestations était le mot d'ordre. Durant au moins deux heures, les étudiants et enseignants sont restés au centre-ville. Ils ont occupé l'espace lançant les slogans habituels, «Pour un Etat juste et démocratique», «Pour une justice indépendante de transition».